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Libération des otages des FARC: le fiasco

H.Chavez a ordonné le retour de ses diplomates de Bogota
Hugo Chavez compte, malgré l'échec, poursuivre ses efforts
L'opération «Emmanuel» devant permettre la libération de 3 otages des FARC s'est terminée sur un apparent fiasco. Le président colombien Uribe et la guérilla marxiste s'en sont rejeté mutuellement la responsabilité.

Le président vénézuélien Hugo Chavez a toutefois annoncé la
poursuite de ses efforts "avec de nouvelles options", pour obtenir
la libération de Clara Rojas, collaboratrice de la
Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, enlevée avec elle en février
2002, d'Emmanuel, son fils de trois ans conçu et né en captivité,
et de l'ex-parlementaire Consuelo Gonzalez de Perdomo.

Le CICR persiste

Après des jours d'attente, les otages n'ont pas été libérés et
la délégation internationale composée de représentants de sept pays
(Argentine, Equateur, Cuba, Bolivie, Brésil, France et Suisse) a
quitté lundi soir l'aéroport de Villavicencio en Colombie. Sur cet
aéroport sont déployés depuis plusieurs jours hélicoptères et
avions de la mission chargée de récupérer les otages, sous l'égide
du Comité International de la Croix Rouge.



Les garants internationaux de l'opération ont suspendu
"provisoirement" leur participation, a déclaré l'un d'entre eux,
l'ex-président argentin Nestor Kirchner, mais le CICR a annoncé
qu'il maintenait son dispositif. "Je ne veux pas penser que c'est
terminé", a déclaré Barbara Hintermann, la responsable du CICR en
Colombie.

«Impossible maintenant»

La libération des trois otages est "impossible maintenant" pour
des raisons de sécurité, a expliqué la guérilla colombienne dans un
message reçu par Hugo Chavez. Elle a accusé le gouvernement de
Bogota de mener des opérations militaires dans la région.



«Monsieur le président, les intenses opérations militaires qui se
déroulent dans la zone nous empêchent pour l'instant de vous
remettre Clara Rojas, Emmanuel et Gonzalez de Perdomo, comme
c'était notre souhait», affirme ce message daté du 30 décembre et
lu lundi par Hugo Chavez.



Alvaro Uriba a accusé lundi les FARC de mentir, et nié l'existence
de combats dans la zone où devaient être remis en liberté les trois
otages. Il a annoncé qu'il avait accepté de créer un "corridor
stratégique" pour leur restitution. "Quelle a été l'attitude des
FARC? Une attitude de mensonge, une attitude de tromperie", a
déclaré Alvaro Uribe.

Accord Colombie-Venezuela

Les FARC avaient annoncé une libération unilatérale, sans
contrepartie du gouvernement colombien, mais en exigeant que les
otages soient remis à Hugo Chavez. Ce dernier a mis sur pied une
opération baptisée "Emmanuel", en demandant au président Uribe
l'autorisation de l'effectuer en territoire colombien.



Malgré les mauvaises relations qu'entretiennent les deux chefs
d'Etat, Alvaro Uribe avait donné son accord.



ats/tac

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Poker menteur

Le président Chavez, qui redorait son blason dans une opération humanitaire soutenue internationalement, s'avançait, avec cette mission, jusqu'à espérer que cette première libération pourrait être suivie par d'autres, notamment celle de l'otage franco-colombienne Ingrid Betancourt détenue depuis 2002.

La libération des trois otages espérée avant Noël semble être devenue une partie de poker menteur, les différentes parties se rejetant mutuellement la responsabilité d'un échec et s'accusant de duplicité.

Alvaro Uribe a émis l'hypothèse qu'un enfant retrouvé en juillet 2006 dans le sud-est du pays puisse être le petit Emmanuel.

Réagissant à ces propos, Hugo Chavez a accusé le président colombien de venir "dynamiter la troisième phase de l'opération" avec cette hypothèse.

La libération des otages est désormais renvoyée à une date indéterminée, mais Hugo Chavez se refuse à parler d'échec.