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Kenya: l'opposition annonce une nouvelle manif

Après une semaine de violences, le calme revient peu à peu
L'opposition kényane a tenté de braver l'interdiction de manifester
L'opposition kényane comptait organiser vendredi à Nairobi un nouveau rassemblement de protestation contre les résultats des élections, après avoir dû y renoncer jeudi. Les Etats-Unis ont décidé d'envoyer un émissaire au Kenya pour tenter de dénouer la crise.

La nouvelle manifestation est programmée à 10h00 (07h00 GMT), a
indiqué le Mouvement démocratique orange (ODM), le principal parti
d'opposition, dont les partisans ont dû renoncer à se rassembler
jeudi en raison du vaste dispositif policier déployé dans la
capitale.

Dès l'aube jeudi, la police s'est efforcée de disperser des
centaines d'opposants qui cherchaient à se rendre au coeur de
Nairobi pour protester contre la réélection du président sortant
Mwai Kibaki. Toute la journée, la police a eu recours aux canons à
eau, aux tirs en l'air à balles réelles et aux gaz lacrymogènes
contre les manifestants aux abords de Kibera, bidonville de Nairobi
et fief de Raila Odinga, chef de l'opposition et candidat
malheureux à la présidentielle du 27 décembre. Les observateurs notent toutefois que la situation
kényane n'est pas du tout identique à celle qui prévalait au Rwanda
lors du génocide de 1994.

Quatre personnes tuées

Quatre personnes ont été tuées jeudi dans les violences à
travers le pays, dont trois dans l'ouest, autre fief d'Odinga,
portant à 346 le nombre de morts enregistrés dans les violences
politico-ethniques ayant suivi le scrutin, selon un bilan établi à
partir de sources policières et hospitalières et de plusieurs
morgues.



Les violences des derniers jours ont fait également environ
100'000 personnes déplacées, selon la Croix-Rouge kényane qui a
lancé jeudi un appel à des dons de 7,5 millions de dollars (5,1
millions d'euros).



afp/cab/ant

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Les Suisses annulent leurs vacances

La situation politique au Kenya semble dissuader les Suisses de passer leurs vacances dans ce pays.

Selon les opérateurs helvétiques, de nombreux va- canciers ont déjà profité de la possibilité d'annuler leur séjour ou de changer leur réservation sans frais. Chez Hotelplan, ces possibilités sont "intensément utilisées". Kuoni compte 20% d'annulations ou de changements.

Comme plusieurs autres pays européens, Berne a déconseillé les voyages vers le Kenya. Selon les voyagistes, quelque 1000 Suisses se trouvent actuellement dans le pays, mais la situation est calme dans les régions touristiques.

Mobilisation internationale

Alors que le monde entier se mobilise pour tenter de mettre fin à la crise, le Sud-Africain Desmond Tutu, Nobel de la paix, est parti jeudi pour Nairobi et devait rencontrer Raila Odinga.

Bruxelles et Washington ont d'une voix commune appelé à la réconciliation. Les Etats-Unis ont décidé d'envoyer jeudi soir une émissaire pour tenter de promouvoir le dialogue entre les deux di rigeants. La Maison Blanche a par ailleurs fait part de ses "préoccupations" quant aux accusations de fraude.

L'image stable du Kenya a éclaté. Le camp Kibaki et celui d'Odinga s'accusent mutuellement de "génocide".

Dès dimanche, Raila Odinga avait accusé Mwai Kibaki de fraude sur au moins 300'000 voix à la présidentielle.

Les doutes sur la crédibilité de ce scrutin ont été renforcés par les récentes déclarations du président de la commission électorale kényane.

"Je ne sais pas si Kibaki a gagné l'élection", a dit Samuel Kivuitu, qui avait pourtant proclamé la réélection de Mwai Kibaki avec plus de 230'000 voix d'avance.