A sept jours du vote, le président Donald Trump a enregistré un succès de taille avec la confirmation de la juge conservatrice Amy Coney Barrett à la Cour Suprême. Passé en force au Sénat malgré les protestations des démocrates qui jugeaient cette nomination trop proche de l'élection présidentielle, elle permet au républicain, candidat à sa succession, de galvaniser la droite conservatrice et de changer durablement le visage du sommet du pouvoir judiciaire américain.
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Mais s'il y a bien un endroit où les prouesses de l'actuel locataire de la Maison Blanche laissent indifférent, voire aggravent l'opposition à son égard, c'est la Californie, où aucun républicain n'a raflé la mise depuis 1992. A San Francisco, il n'y a même en général aucun membre du GOP pour s'aventurer dans les scrutins locaux.
Unanimité anti-Trump chez les démocrates
La bataille se joue dès lors entre représentants démocrates qui n'ont en commun que la volonté de se débarrasser de Donald Trump. Dans cette région acquise à Bernie Sanders, le vrai enjeu paraît plutôt de savoir qui sera le plus progressiste, voire le plus à gauche. "Une administration Biden-Harris ne rendra pas les choses aussi mauvaises que Trump l'a fait, mais la gauche doit continuer sa mobilisation, car ils ne sont pas non plus la solution", témoigne Kim Lee, une activiste rencontrée par la RTS.
Des républicains convaincus
A des centaines de kilomètres de San Francisco, Laurel, 20'000 habitants, dans le Mississippi. Dans ce comté, 70% de l'électorat a voté pour Donald Trump en 2016. "Je me fiche de qu'on dit sur Trump, il a fait de grandes choses pour ce pays. On avait la meilleure économie qu'on ait eue depuis des décennies avant le Covid", souligne Jim Cegielski, le patron du Laurel Leader Call, le journal local. A ses yeux, la plupart des grands médias nationaux sont devenus des "propagandistes de gauche".
Le problème aujourd'hui en Amérique, c'est que plus personne ne donne le point de vue des deux bords politiques
Quant à son épouse, médecin, elle défend la gestion de la pandémie par le président. "Je pense qu'il a fait du super boulot", affirme Carolyn Cegielski. "La science a évolué. Ce printemps, quand le virus nous a touchés, aucun expert ne savait grand-chose et puis, le traitement ne peut être pire que la maladie. Si c'est d'arrêter l'économie, il nous détruira tous!", insiste-t-elle.
Ces électeurs qui feront pencher la balance
Entre les deux camps, qui se regardent en chiens de faïence et préfèrent souvent s'ignorer, certaines catégories bien spécifiques de la population auront un poids déterminant en 2020. Ainsi, une forte mobilisation des moins de 30 ans, 20% de l'électorat, et des Afro-Américains profiterait au candidat démocrate Joe Biden alors que les violences raciales se sont succédé cet été et sont devenues un thème majeur de campagne.
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Côté républicain, l'enjeu, plus que de mobiliser, est de conserver des voix d'ordinaire acquises. Les regards se portent vers les femmes des banlieues aisées, qui votent conservateur, mais pourraient cette année tourner leur veste. De même, le camp Trump s'est préoccupé ces dernières semaines de rassurer les seniors, des piliers de l'électorat républicain qui se sont sentis abandonnés -voire mis en danger- par l'épidémie de coronavirus dont le président continue à nier la gravité.
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Adaptation web: jgal