Ce problème est "devenu une véritable tragédie", a déclaré aux
journalistes le président, originaire de Naples, et qui se trouvait
dans la région à Capri, selon l'agence Ansa. Une réunion du
gouvernement doit avoir lieu lundi à Rome alors que le président du
Conseil Romano Prodi a souhaité samedi soir que soit trouvée une
solution "définitive" à ce problème qui dure depuis 1994.
Retour à calme à Pianura
La situation a été calme dans la nuit de samedi à dimanche près
de la décharge de Pianura, dans la périphérie ouest de Naples, où
des échauffourées entre forces de l'ordre et manifestants avaient
eu lieu la veille, a par ailleurs indiqué la préfecture de police
de Naples. Une trentaine de manifestants, qui s'opposent à la
réouverture de la décharge, se trouvaient sur place dimanche, selon
la même source.
Les autorités locales ont ordonné la réouverture de la décharge,
fermée en 1996, pour diminuer l'amoncellement d'ordures dans les
rues mais la population locale s'y oppose par crainte de nuisances.
Quelque 3700 tonnes s'amoncelaient dans les rues de Naples ce
week-end, selon l'agence Ansa.
En raison de la "crise des ordures", les écoles resteront fermées
lundi dans la localité de Torre Annunziata (sud de Naples), selon
un décret du maire. Romano Prodi a cependant annoncé à la
mi-journée avoir donné instruction de faire rouvrir les écoles,
lundi comme prévu, soulignant que "l'environnement était le même, à
la maison ou à l'école".
Un milliard d'euros déjà dépensés
Naples et sa périphérie sont régulièrement envahies par les
ordures depuis 1994, en raison notamment de l'insuffisance des
centres de retraitement des déchets. Depuis cette date, l'Etat
italien a dépensé un milliard d'euros et nommé 8 commissaires ad
hoc successifs pour gérer la crise sans que la situation ne
s'améliore.
Outre la saturation de nombreux centres de retraitement, certains
ont été fermés par la justice en raison de leur infiltration par la
Camorra, la mafia locale, très implantée dans le recyclage des
déchets.
afp/tac
100'000 tonnes de détritus
Plus de 100'000 tonnes d'immondices se sont amoncelées dans la province italienne de Campanie, dont Naples est le chef lieu, selon une estimation publiée dimanche par l'agence Ansa.
Les ordures ne sont plus ramassées depuis la fin de l'année 2007, faute de place dans les décharges.
Dans la seule ville de Naples, la quantité de déchets est évaluée à plus de 4500 tonnes, selon l'agence qui se base sur des sources officielles.
Le nombre de feux allumés par les habitants excédés pour faire brûler les ordures a cependant diminué dans la nuit de samedi à dimanche, avec seulement une vingtaine d'incendies dans la région, éteints par les pompiers.
L'Union européenne critique
La Commission européenne a engagé en juin des poursuites à l'encontre de l'Italie, estimant que la situation des déchets dans la région de Naples constituait "une infraction à la législation communautaire" en la matière. "Les déclarations de bonne volonté (de la part du gouvernement, ndlr) ne suffisent plus.
Les autorités italiennes doivent agir, prendre des mesures concrètes et immédiates pour résoudre la situation en tenant compte des exigences de santé publique et de protection de l'environnement", a déclaré à La Repubblica le commissaire européen à l'Environnement Stavros Dimas, dans une interview publiée dimanche.