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Ordures à Naples: Prodi présente ses mesures

Des protestataires ont mis le feu à un bus lundi soir
Des protestataires ont mis le feu à un bus lundi soir
Le chef du gouvernement italien Romano Prodi a annoncé mardi que l'armée allait intervenir pour régler les cas urgents dans la crise des ordures à Naples. Il a présenté plusieurs mesures pour régler «de façon définitive» le problème.

«Il y aura un recours aux forces armées pour les cas urgents», a
annoncé Romano Prodi au cours d'une conférence de presse. Il
s'était entretenu depuis lundi avec ses ministres de l'Intérieur,
de l'Environnement ainsi qu'avec le président de la région Campanie
(sud).

Il a affirmé que l'objectif du plan gouvernemental était que la
région de Naples «atteigne l'autosuffisance en termes
d'enfouissement de déchets» afin d'«éviter le recours à
l'exportation coûteuse» des ordures vers certains pays étrangers,
comme c'est le cas actuellement avec l'Allemagne à laquelle
l'Italie envoie des convois d'ordures à retraiter.



Ces mesures ont été annoncées après une nouvelle nuit
d'affrontements entre police et manifestants opposés à la
réouverture de la décharge de Pianura, à la périphérie de Naples.
La décharge, fermée depuis plus de 10 ans, doit être remise en
service pour faire face à l'accumulation de déchets à Naples.

Trois incinérateurs et un commissaire

Romano Prodi a annoncé la construction «d'au moins trois
incinérateurs» de déchets, dont la Campanie est jusqu'à présent
démunie, sans pour autant annoncer le calendrier de leur mise en
service. Un premier incinérateur est déjà en construction.



Romano Prodi a également annoncé la nomination provisoire (pour
une durée de quatre mois) d'un «commissaire extraordinaire» en la
personne de Gianni De Gennaro, ancien chef de la police italienne.
Il aura pour adjoint un général de l'armée.



Lundi, l'armée italienne a commencé a collecter les tonnes de
détritus qui s'entassent depuis le 21 décembre. Les éboueurs ne les
ramassent plus depuis lors, faute d'endroit où les entreposer. Les
travaux en vue de la réouverture de la décharge de Pianura, fermée
depuis des années, a provoqué la colère des riverains, inquiets des
conséquences sur leur santé de ce type d'activité.



ats/bri

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Règlement «définitif»

Le président du Conseil a souligné la volonté du gouvernement «de régler de façon définitive le problème» des déchets, alors que plus de 110'000 tonnes de détritus s'entassent depuis fin décembre dans la région de la Campanie dont 5200 tonnes pour la seule cité parthénopéenne.

Romano Prodi n'a en revanche fait aucun commentaire sur les affrontements qui opposent depuis plusieurs jours à Pianura les forces de l'ordre à des centaines de manifestants qui s'opposent à la réouverture d'une décharge pour y acheminer les ordures en souffrance.

Pour la principale association italienne de défense de l'environnement Legambiente, une partie des responsables de cette "situation catastrophique" sont "les entreprises de traitement qui ont remporté les appels d'offres mais n'ont pas rempli leurs engagements, construisant des sites inadaptés et ne respectant pas les normes pour traiter les déchets".

"Au niveau politique, la faute est de ne pas avoir mis en place le tri sélectif. Si déjà on commence immédiatement par ramasser le carton, le plastique et le verre qui se trouvent dans les ordures accumulées dans les rues, on résoud une bonne partie du problème", a indiqué à l'AFP Raffaele del Giudice, un responsable de Legambiente en Campanie.

Outre le dysfonctionnement chronique des centres de traitement, la région souffre d'une grave carence de décharges en raison de l'infiltration de la Camorra dans le marché juteux du recyclage des déchets, plusieurs sites ayant en effet été fermés sur décision de justice.