Selon la police, qui ne donne pas de détails sur les circonstances du meurtre, le jeune homme a été tué dans le quartier de Niangon. Il s'agirait d'un commerçant, a complété un habitant sous couvert d'anonymat. Selon lui, le meurtre a été commis "après l'intervention des pompiers pour éteindre un feu" causé par des véhicules incendiés.
La police confirme qu'un "gbaka" (un minibus collectif) et deux voitures ont été incendiés par "des individus non-identifiés encagoulés" mercredi soir. Dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, présentée par habitant comme ayant été filmée sur les lieux des événements, on voit une bande de jeunes hommes armés de bâtons et d'armes blanches, circulant à visage découvert. Le calme est revenu après l'intervention des forces de l'ordre.
L'opposition accuse Alassane Ouattara
La campagne électorale, dont c'est les derniers jours avant le scrutin de samedi, se déroule sous forte tension en Côte d'Ivoire. Une trentaine de personnes ont été tuées ces trois derniers mois à travers le pays dans des violences préélectorales, notamment des affrontements intercommunautaires dans plusieurs villes de l'intérieur du pays.
Menée par l'ex-président ivoirien dans les années 90 Henri Konan Bédié, l'opposition accuse le président sortant Alassane Ouattara de faire commettre meurtres et violences par des milices de "microbes", des loubards armés, pour tenter de casser son appel à la population à la "désobéissance civile" et au "boycott actif du processus électoral".
Le pouvoir, lui, rétorque que ces miliciens, dont la présence a été mentionnée par des habitants dans plusieurs villes où se sont déroulées des violences meurtrières, sont orchestrés par l'opposition.
Escalade redoutée
La crainte d'une escalade des violences est forte en Côte d'Ivoire, dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011, née du refus du président Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite électorale face à Alassane Ouattara, qui avait causé 3000 morts.
Alassane Ouattara, 78 ans, au pouvoir depuis dix ans, se représente pour un troisième mandat controversé. Face à lui, l'ex-chef de l'Etat Henri Konan Bédié, 86 ans (en fonction de 1993 à 1999), se pose en leader de l'opposition, tout en menaçant de boycotter l'élection.
Laurent Gbagbo, qui ne s'était pas exprimé publiquement depuis son arrestation en avril 2011, a de son côté affirmé jeudi que son pays allait vers "la catastrophe" et appelé au dialogue. "C'est pour ça que je parle. Pour qu'on sache que je ne suis pas d'accord pour aller pieds et poings liés à la catastrophe. Il faut discuter", a-t-il déclaré depuis la Belgique où il attend un éventuel procès en appel devant la Cour pénale internationale.
afp/vic