A Bayrakli, dans la province d'Izmir, des équipes de sauveteurs s'efforçaient de se frayer un passage à travers des poutres tordues et des blocs de béton, vestiges d'un immeuble d'habitation de sept étages, réclamant parfois le silence pour tenter de localiser d'éventuels survivants, selon une correspondante de l'AFP.
Le tremblement de terre, dont la magnitude a été évaluée à 7 sur l'échelle de Richter par l'Institut de géophysique américain (USGS), s'est produit peu avant 13h00 en mer Egée, au sud-ouest d'Izmir, troisième plus grande ville de Turquie, et près de l'île grecque de Samos.
La secousse a été si puissante qu'elle a été ressentie jusqu'à Istanbul et Athènes et a provoqué un mini-tsunami qui a inondé les rues de Seferihisar, ville turque située près de l'épicentre, et balayé les côtes de Samos.
Course contre la montre
En Turquie, 24 personnes sont mortes et 804 ont été blessées, selon l'agence gouvernementale des situations de catastrophe (AFAD). En Grèce, deux adolescents ont été tués sur l'île de Samos par l'écroulement d'un mur, a indiqué la télévision publique Ert. Neuf personnes ont par ailleurs été blessées et des dégâts matériels sont à déplorer.
Mais c'est la côte égéenne turque, densément peuplée, qui a été la plus durement touchée. Les secouristes étaient engagés dans une course contre la montre pour extraire des survivants des décombres. Selon l'AFAD, 17 immeubles étaient écroulés ou fortement endommagés.
A Bayrakli, les secouristes soulevaient des pans de murs à l'aide de grues et déblayaient les décombres dans un bruit continu de marteau-piqueur. Ayant réussi à joindre par téléphone une fillette prise au piège, ils tentaient d'obtenir des indications permettant de la retrouver, tout en la rassurant, selon les images de la chaîne publique TRT.
Plusieurs hôpitaux d'Izmir, engorgés à cause de la pandémie de nouveau coronavirus, ont transféré des patients vers d'autres établissements pour pouvoir accueillir les victimes du séisme.
ats/ther/oang
Athènes et Ankara solidaires malgré les tensions
La Turquie et la Grèce entretiennent des relations tendues et elles se sont encore dégradées récemment en raison de revendications territoriales contradictoires en Méditerranée orientale, zone potentiellement riche en hydrocarbures.
Les ministres des Affaires étrangères des deux pays se sont néanmoins téléphonés à la suite de ce séisme et se sont promis une aide mutuelle en cas de besoin, a rapporté Ankara.
Alors que les tensions sont aussi extrêmement vives entre la Turquie et la France, notamment autour de la liberté d'expression et des caricatures de Mahomet, le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a assuré de son côté que "la France se tient aux côtés des peuples turc et grec pour faire face à cette terrible épreuve".