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Taiwan: l'opposition gagne les législatives

Le président Chen n'a pas pu éviter la défaite de son parti
Le président Chen n'a pas pu éviter la défaite de son parti
Le Kuomintang, parti d'opposition favorable à un rapprochement avec Pékin, a remporté une large victoire lors des élections législatives à Taiwan, en obtenant 81 des 113 sièges du parlement.

Cest ce qu'a annoncé la commission électorale samedi. Le
Kuomintang a proclamé sa victoire aux élections législatives de
samedi à Taiwan face au parti du président Chen Shui-bian, affaibli
par des scandales de corruption à deux mois du scrutin
présidentiel.

Défaite concédée

Chen Shui-bian, qui est un fervent partisan d'une politique
d'indépendance vis-à-vis de la Chine, a de son côté concédé sa
défaite, qu'il a qualifiée de "pire revers" dans l'histoire de son
parti, le Parti démocratique progressiste (DPP). Il a ajouté devant
les journalistes qu'il en assumait "toute la responsabilité",
annonçant dans la foulée sa démission "immédiate" de son poste de
président du DPP.



Avant même que la commission électorale n'annonce les résultats,
et alors que les sondages à la sortie des bureaux de vote sont
interdits, Wu Poh-hsiung, le président du Kuomintang, a affirmé que
ce parti d'opposition et ses alliés avaient obtenu plus des deux
tiers des 113 sièges du nouveau parlement, soit 86.



"Je promets que nous n'abuserons pas du pouvoir que nous donne la
majorité, mais que nous l'utiliserons à stabiliser la société et à
unir le peuple, et que nous respecterons la minorité au parlement",
s'est exclamé M. Wu au cours d'une conférence de presse au quartier
général de son parti, retransmise en direct à la télévision. Le
Parti démocratique progressiste a fait savoir, via des
porte-parole, que seuls 13 de ses candidats avaient annoncé leur
élection dans leurs circonscriptions respectives.

Avantage pour la présidentielle

Cette victoire écrasante du Kuomintang, prévue par les
analystes, confère un sérieux avantage à son candidat pour
l'élection présidentielle du 22 mars, l'ex-maire de Taipei Ma
Ying-jeou, face à celui du parti du chef de l'Etat, Frank Hsieh,
Chen Shui-bian ne pouvant, lui, se représenter à l'issue de son
second mandat.



Douze partis étaient en lice pour les 79 sièges pourvus samedi au
suffrage universel direct, les 34 restants étant répartis entre les
différents partis politiques au scrutin de liste. Plus de 17
millions d'électeurs étaient appelés aux urnes.



afp/cab/tac

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Le président Chen, bête noire de la Chine

Le Kuomintang a été au pouvoir pendant 51 ans à Taiwan jusqu'à l'élection en 2000 de Chen Shui-bian, récemment touché par un vaste scandale de corruption qui éclabousse des membres de son parti et certains proches jusqu'à son épouse, Wu Shu-chen, inculpée de corruption et usage de faux.

Le parti du chef de l'Etat pâtit en outre d'un ralentissement de l'économie et d'un taux de chômage élevé dans cette île de 23 millions d'habitants.

Dans la précédente assemblée qui comptait 225 sièges (une réforme institutionnelle en a réduit le nombre à 113 dans le prochain parlement), le Kuomintang, allié à deux autres partis, comptait 114 sièges, contre 101 au Parti démocratique progressiste.

Véritable bête noire de Pékin, Chen Shui-bian a fait monter les enchères en défendant ces derniers mois l'idée d'un référendum sur le retour de Taiwan au sein des Nations unies, une initiative qui irrite à la fois la Chine et les Etats-Unis.

Sous son nom officiel de République de Chine, Taiwan a perdu en 1971 son siège à l'ONU, qui a été attribué à la Chine populaire, dont elle avait fait sécession après la guerre civile de 1949, quand les nationalistes de Tchang Kaï-chek avaient dû fuir devant les communistes.

Pékin considère l'île rebelle comme partie intégrante de son territoire et envisage de la réunifier à la "mère patrie", y compris par la force.