Le chef de l'Etat avait fait de la révision de la Constitution, la énième depuis l'accession à l'indépendance en 1962, son projet phare. De fait, la nouvelle Constitution met en avant une série de droits et de libertés mais n'offre pas de changement politique majeur: elle maintient l'essentiel d'un régime "ultra présidentialiste".
Pour l'opposition, cette réforme ne va pas assez loin et elle réclame un profond changement du "système" en place depuis l'indépendance. En vain jusqu'à présent, même si le mouvement a poussé Abdelaziz Bouteflika à la démission en avril 2019 après vingt ans de règne.
Revers cinglant pour le régime
Ainsi, la très faible participation à ce vote (23,7%), qui était le seul véritable enjeu du vote dimanche boycotté par l'opposition, constitue un revers cinglant, sinon humiliant, pour un régime confronté depuis février 2019 à un soulèvement populaire inédit, le "Hirak".
A titre de comparaison, lors de la présidentielle de décembre 2019, la participation avait atteint 39,93 %, soit le taux le plus faible de tous les scrutins présidentiels pluralistes de l'histoire de l'Algérie, faisant de Abdelmadjid Tebboune un président mal élu et donc en quête de légitimité.
La victoire du oui ne faisait guère de doute tant la campagne électorale, qui a laissé la population largement indifférente, a été à sens unique. Les opposants n'ont pas été autorisés à tenir de meetings publics.
Un président absent, car soigné à l'étranger
Dans un message relayé samedi par l'agence officielle APS, Abdelmadjid Tebboune avait déclaré: "Le peuple algérien sera, une fois encore, au rendez-vous avec l'histoire pour opérer le changement escompté, dimanche 1er novembre, en vue d'instituer une nouvelle ère à même de réaliser les aspirations de notre peuple à un Etat fort, moderne et démocratique."
La date du référendum n'avait d'ailleurs pas été choisie par hasard: le 1er novembre marque l'anniversaire du début de la Guerre d'indépendance contre la puissance coloniale française (1954-1962).
Grand absent du scrutin, Abdelmadjid Tebboune, 74 ans, est hospitalisé depuis mercredi en Allemagne pour des "examens approfondis" après l'annonce de cas suspects de coronavirus dans son entourage. Son état serait "stable et non préoccupant", selon la présidence, qui n'a pas donné de ses nouvelles depuis jeudi. Son épouse a voté pour lui par procuration.
afp/boi