Le groupe EI a publié un communiqué sur ses chaînes Telegram. Il impute à un "soldat du califat" les fusillades meurtrières près d'une synagogue et de l'opéra. Dans un texte séparé, accompagné d'une photo de l'assaillant armé, l'agence de propagande Amaq évoque "une attaque aux armes à feu menée hier par un combattant du groupe Etat islamique dans la ville de Vienne".
La police dit ne pas avoir de preuve de l'existence d'un deuxième tueur. L'assaillant tué par la police, qui était armé et équipé d'une ceinture explosive factice, est "une personne radicalisée qui se sentait proche de l'EI", a déclaré le ministre autrichien de l'Intérieur Karl Nehammer lors d'une conférence de presse.
Agé de 20 ans, l'homme était originaire de Macédoine du Nord et aussi détenteur de la nationalité autrichienne. Il avait été condamné en avril 2019 pour avoir tenté de rejoindre la Syrie. Sa peine était de 22 mois de prison, mais il avait été libéré sous conditions début décembre.
Les enquêteurs sont à la recherche de possibles autres suspects qui auraient participé à l'attentat. Ils tentent de déterminer s'il est possible qu'il n'y ait eu qu'un seul assaillant, alors que les tirs ont eu lieu en différents endroits. Après avoir assuré qu'au moins un autre tireur était en fuite, la police a indiqué ne pas avoir la preuve de l'existence d'un deuxième assaillant.
Dans l'après-midi, les autorités ont fait état de 18 perquisitions et 14 interpellations en lien avec ces attaques.
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Quatre morts
Les faits ont débuté vers 20h, à quelques heures de l'entrée en vigueur d'un reconfinement de l'Autriche pour lutter contre la pandémie de Covid-19. "Six différents lieux" ont été visés, tous situés à proximité immédiate d'une synagogue, a déclaré la police sur Twitter. Une grande partie du centre-ville a été bouclée par les forces de l'ordre.
Un témoin, interrogé sur une chaîne de télévision, a dit avoir vu "courir une personne avec une arme automatique, qui tirait sauvagement". La police est alors arrivée sur les lieux et a riposté, un autre témoin faisant état "d'au moins 50 coups de feu".
Mardi, la police a fait état de quatre morts, deux hommes et deux femmes, avec le décès de deux blessés durant la nuit. Vingt-deux personnes, dont un policier, ont aussi été blessées, dont sept grièvement.
"Attaque terroriste répugnante"
Dans une série de tweets publiés en réaction aux événements, le chancelier autrichien Sebastian Kurz a condamné "une attaque terroriste répugnante". "Nous ne nous laisserons jamais intimider par le terrorisme et nous combattrons ces attaques avec tous nos moyens", a-t-il aussi affirmé.
"A ce stade, il n'est pas possible de dire si la synagogue était visée", a de son côté réagi sur Twitter Oskar Deutsch, président de la Communauté israélite de Vienne. Le lieu de culte était fermé au moment des coups de feu, a-t-il précisé.
La police a également appelé les Viennois à rester éloignés des places publiques et à ne pas prendre les transports publics. Les écoles de la capitale sont restées fermées ce mardi.
boi avec agences
Deux jeunes suspects arrêtés à Winterthour
La police a arrêté mardi après-midi à Winterthour (ZH) deux hommes de 18 et 24 ans, soupçonnés d'être liés à l'attentat. Une unité spéciale a procédé aux arrestations en accord avec les autorités autrichiennes.
L'enquête policière ouverte après l'attentat meurtrier de Vienne a permis d'identifier les deux suspects arrêtés à Winterthour, indique la police cantonale zurichoise. Celle-ci a mis en place une cellule spéciale "Vienne".
Le lien exact entretenu entre les deux jeunes hommes, le terroriste abattu lundi et les suspects arrêtés à Vienne fait l'objet de l'enquête.
Les personnes arrêtées sont des "collègues" du terroriste, a déclaré mardi soir la ministre de la justice Karin Keller-Sutter lors d'une table ronde organisée par le quotidien St. Galler Tagblatt. "Les trois hommes se sont également rencontrés physiquement", a-t-elle déclaré, citée dans l'édition en ligne du journal.
Condamnations internationales
"L'Europe condamne avec force cet acte lâche qui viole la vie et nos valeurs humaines. Mes pensées vont aux victimes et aux habitants de Vienne après l'horrible attaque de ce soir. Nous sommes aux côtés de l'Autriche", a écrit le président du Conseil européen Charles Michel dans un tweet.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a écrit, également sur Twitter: "L'Europe est totalement solidaire de l'Autriche. Nous sommes plus forts que la haine et la terreur".
Le président français Emmanuel Macron a également réagi en affirmant que le peuple français partageait le choc et la peine du peuple autrichien. "Nos ennemis doivent savoir à qui ils ont affaire. Nous ne céderons rien", a-t-il commenté en français puis en allemand.
La chancelière allemande Angela Merkel a condamné l'attentat meurtrier survenu à Vienne, affirmant que "le terrorisme islamiste est notre ennemi commun" et que lutter contre lui est "notre combat commun".
"Ces attaques du mal contre des innocents doivent s'arrêter", a déclaré le président américain Donald Trump. "Les Etats-Unis se tiennent aux côté de l'Autriche, de la France, et de l'Europe toute entière dans le combat contre les terroristes, dont les terroristes islamiques radicaux", a-t-il dit.
En Suisse, les présidents des Chambres se déclarent "profondément choqués par l'attentat aux motivations idéologiques à Vienne". Dans un tweet, Isabelle Moret et Hans Stöckli expriment leur solidarité et leur compassion pour le pays voisin. Les deux présidents ajoutent être en pensées avec les victimes et leurs proches.