Encore sous le choc d'un attentat, l'Autriche se reconfine – Le suivi du Covid-19 dans le monde
La pandémie de coronavirus a fait au moins 1'206'525 morts dans le monde, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mardi à midi. Plus de 46,9 millions de cas ont été officiellement comptabilisés.
Les Etats-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 231'566 décès pour 9'293'284 cas recensés. Après les Etats-Unis, les pays les plus touchés sont le Brésil avec 160'253 morts et 5'5540206 cas, l'Inde avec 123'097 morts (8'267'623 cas), le Mexique avec 92'100 morts (933'155 cas), et le Royaume-Uni avec 46'853 morts (1'05'.864 cas).
L'Europe est la région où le virus progresse le plus vite: plus de 11 millions de cas y ont été recensés, dont la moitié répartis entre la Russie, la France, l'Espagne et le Royaume-Uni.
>> La carte des nouvelles contaminations sur 14 jours en Europe :
>> La carte des contaminations dans le monde (depuis le début de l'épidémie):
FRANCE – Couac autour d'un couvre-feu envisagé à Paris
Après la polémique et les volte-face sur les commerces, le gouvernement a connu mardi un nouveau gros couac sur le reconfinement de la population française avec l'annonce, aussitôt démentie, de l'imposition d'un couvre-feu à Paris. Evoquant le nombre de PV dressés pour infraction au confinement (14'000 sur 100'000 contrôles depuis vendredi à travers le pays) le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, invité de la matinale de BFMTV/RMC, a annoncé qu'"au regard de ces situations, nous allons réinstaurer un couvre-feu sur Paris et peut-être l'Ile-de-France".
Patatras, l'annonce est démentie quelques minutes plus tard par Matignon, qui assure qu'une telle mesure n'est "absolument pas décidée à ce stade". "Le préfet de police a évoqué cette mesure au regard de certaines situations observées en soirée à Paris", comme des regroupements devant des restaurants faisant de la livraison, mais elle n'est "pas décidée à ce stade", a assuré Matignon, le choix devant intervenir "dans les prochains jours".
Selon un conseiller de l'exécutif, la mesure a bien été discutée lundi lors d'une réunion de la "task force Covid" rassemblant une dizaine de ministres. Vu les chiffres "catastrophiques" de l'épidémie en région parisienne - une hospitalisation toutes les 15 minutes dans la capitale - elle a été largement soutenue, mais pas actée, d'autant que les discussions n'avaient pas commencé avec la municipalité ou la région.
La SNCF a de son côté annoncé qu'elle allait supprimer progressivement jusqu'à 70% des TGV circulant en France à partir de mercredi, la fréquentation s'étant effondrée avec le reconfinement de la population.
L'Assemblée rétablit au 16 février l'échéance de la prolongation de l'état d'urgence sanitaire.
AUTRICHE – Reconfinement et couvre-feu jusqu'à fin novembre
En Autriche, où une attaque terroriste a frappé Vienne lundi en début de soirée, un nouveau confinement est devenu effectif mardi, jusqu'à fin novembre. Les écoles et les crèches resteront ouvertes dans le pays mais dans la capitale, en raison de l'attentat, les parents pourront garder les enfants à la maison, a indiqué le maire Michael Ludwig.
>> Lire également : Chasse à l'homme à Vienne après les attaques qui ont fait quatre morts
Il sera désormais interdit de sortir entre 20h et 6h et les réunions privées seront limitées à deux foyers maximum, avait indiqué samedi le chancelier Sebastian Kurz. Outre la fermeture des musées, théâtres, cinémas et piscines, l'ensemble des événements sont annulés, y compris les mariages et marchés de Noël.
Le pays de 8,8 millions d'habitants, relativement épargné par la première vague, enregistre plus de 5000 cas quotidiens contre 1000 début octobre, pour 1109 décès depuis l'émergence de la pandémie.
DANEMARK – Une mutation du Covid-19 oblige l'abattage de millions de visons
Premier producteur mondial, le Danemark va abattre la totalité des 15 à 17 millions de visons élevés sur son territoire à cause d'une mutation du Covid-19 déjà transmise à douze personnes, qui menace l'efficacité d'un futur vaccin pour l'homme, ont annoncé mercredi les autorités.
La mutation d'un virus est normale, et une mutation ne veut pas pour autant dire qu'il se comportera différemment, selon les scientifiques. De plus, déterminer les conséquences concrètes d'une mutation est complexe.
Mais si cette mutation-ci ne s'est pas traduite par des effets plus graves chez l'homme, les autorités danoises estiment qu'elle se caractérise par une moindre efficacité des anticorps humains, ce qui menace la mise au point d'un vaccin contre le Covid-19.
"Le pire des scénarios est d'avoir une pandémie qui repart d'ici au Danemark", a averti le responsable de l'Autorité danoise de contrôle des maladies infectieuses (SSI), Kåre Mølbak. Le virus muté détecté sur des visons "ne réagit pas autant aux anticorps que le virus normal. Les anticorps ont toujours un effet, mais pas aussi efficace", a-t-il affirmé.
Cette mutation a été identifiée dans cinq élevages différents. Les douze cas humains identifiés l'ont été dans le nord du Jutland (ouest), la région qui concentre le plus d'élevages au Danemark. Ces cas humains ne sont toutefois plus porteurs du virus muté, selon SSI.
Le Danemark est le premier exportateur mondial de peaux de visons, une activité qui a fait la fortune de plus d'un millier de fermes dans le petit royaume nordique. Le gouvernement a promis des compensations aux éleveurs. La filière emploie quelque 6000 personnes dans le royaume scandinave de 5,8 millions d'habitants.
Endiguer la progression du virus
Bon élève dans la gestion de la pandémie avec seulement 729 décès pour l'instant, le Danemark est confronté à une forte remontée du nombre de cas et a durci à nouveau ses mesures depuis la fin octobre.
Les autorités ont indiqué qu'elles allaient introduire jeudi de nouvelles restrictions dans la région touchée par cette mutation afin d'endiguer sa progression.
Ces sept derniers jours, dans les 783 cas détectés dans la région, le traçage a permis d'identifier un élevage de visons comme l'origine de la contamination, selon les autorités.
Plusieurs cas suspects de transmission du vison à l'homme avaient été enregistrés dès le début de la pandémie, notamment aux Pays-Bas, qui a abattu plus d'un million de ces mammifères.
En Espagne, des visons avaient aussi été abattus en juillet sans qu'un plan d'abattage national ne soit décidé.
TURQUIE – Fermeture à 22 heures
Les restaurants, lieux culturels et la plupart des commerces devront désormais fermer à 22h locales en Turquie, dans le cadre de mesures destinées à enrayer la hausse des cas de contamination au Covid-19, a annoncé mardi le président Recep Tayyip Erdogan. Les restaurants, salles de mariage, piscines, théâtres, cinémas, salles de concert, salons de coiffure, boulangeries ou pâtisseries sont concernés par les nouvelles restrictions, a précisé le président. Les services de livraison de repas sont exemptés.
La Turquie a franchi fin octobre la barre des 10'000 morts en lien avec la pandémie sur plus de 380'000 cas officiellement recensés à ce jour. Les chiffres des contaminations sont en hausse depuis plusieurs semaines, en particulier à Istanbul, le centre économique et culturel du pays.
GRÈCE – Semi-confinement d'un mois dans tout le pays
En Grèce – où un couvre-feu de minuit à 5h est imposé depuis le 22 octobre – un confinement partiel d'un mois entre en vigueur mardi dans tout le pays, pour tenter de freiner la hausse des contaminations.
Les restaurants, cafés, salles de spectacle, musées et salles de sport seront notamment fermés à Athènes. Mais les commerces, les entreprises et les écoles continueront de fonctionner pour éviter de nuire davantage à l'économie.
La deuxième ville, Thessalonique, sera elle soumise à un confinement général pour quatorze jours.
ITALIE – Vers un couvre-feu national et des limitations de voyage
En Italie, les détails d'un couvre-feu nocturne national doivent être annoncés mardi, ainsi que des limitations de voyage vers des régions désormais classées en fonction de leur risque sanitaire.
Depuis une semaine, l'Italie a fermé cinémas, théâtres, salles de sport et piscines. Les restaurants et les bars ne peuvent plus recevoir de clients après 18h. Mais le pari est risqué après les affrontements ayant opposé samedi à Rome la police à des manifestants en colère contre les restrictions. Des incidents similaires avaient éclaté vendredi à Florence.
L'Italie compte 353 décès supplémentaires, selon un bilan fourni mardi par le ministère de la Santé, soit le bilan quotidien le plus élevé depuis le 6 mai dernier. Les autorités ont également fait état de 28'244 nouveaux cas de contamination au cours des dernières 24 heures, contre 22'253 lundi.
ESPAGNE – Moins 75% de touristes étrangers sur un an
L'Espagne, deuxième destination touristique mondiale, a vu le nombre de visiteurs étrangers s'effondrer de 75% sur un an durant les neuf premiers mois de 2020, en raison de l'impact de la pandémie de Covid-19, selon les chiffres officiels publiés mardi.
Le pays n'a accueilli que 16,8 millions de touristes entre janvier et septembre, contre 67 millions à la même époque en 2019, selon un communiqué de l'Institut national de la statistique (INE).
Cela représente une baisse de 74,9% sur un an, alors que l'Espagne, l'un des pays européens les plus endeuillés par la pandémie, a subi un strict confinement au printemps, doublé d'une fermeture des frontières, puis un déconfinement progressif en mai-juin.
ALLEMAGNE – Plus de 15'000 nouvelles infections
Le nombre de cas confirmés de contamination en Allemagne a grimpé à 560'379, soit 15'352 cas de plus que la veille, selon les données rapportées mardi par l'Institut Robert Koch (RKI) pour les maladies infectieuses.
L'institut fait par ailleurs état de 131 décès supplémentaires, ce qui porte le bilan à 10'661 morts depuis le début de l'épidémie dans le pays.
Face à cette résurgence de l'épidémie, l'un des principaux experts allemands de médecine intensive a appelé mardi les hôpitaux à reporter les interventions chirurgicales non urgentes afin de libérer des lits et soulager le personnel médical.
ROYAUME-UNI – Fin du confinement en décembre
Le nouveau confinement qui débute jeudi en Angleterre prendra "automatiquement" fin le 2 décembre, a assuré mercredi le Premier ministre Boris Johnson, tentant d'apaiser les inquiétudes sur l'impact économique de cette mesure destinée à enrayer la deuxième vague de la pandémie.
Il espère pouvoir ains réduire suffisamment les contaminations pour permettre aux familles de se retrouver à Noël.
Le Parti du Brexit devient une formation anti-confinement
L'europhobe britannique Nigel Farage, qui a joué un rôle déterminant dans le Brexit, a annoncé lundi relancer son parti en le concentrant sur le rejet des mesures de confinement du gouvernement britannique contre la pandémie de coronavirus.
Auparavant à la tête du mouvement anti-immigration Ukip, Nigel Farage avait lancé le Parti du Brexit il y a presque deux ans pour faire pression sur l'ancienne Première ministre Theresa May afin qu'elle mette au plus vite en œuvre le Brexit, voté en 2016.
Après que le Royaume-Uni a effectivement quitté l'Union européenne fin janvier, le parti de Nigel Farage avait quelque peu perdu sa raison d'exister, même si le pays reste lié aux règles européennes jusqu'au 31 décembre, fin de la période de transition. Mais la crise du Covid-19 a de nouveau donné du grain à moudre à l'eurosceptique et il a annoncé le lancement de "Reform UK".
Programme de dépistage massif à Liverpool
Le Premier ministre Boris Johnson a vanté mardi les mérites d'un nouveau programme de dépistage massif et rapide qui va être lancé à Liverpool, y voyant une mesure qui aidera l'Angleterre à sortir de son deuxième confinement. A partir de vendredi, au lendemain de l'entrée en vigueur du nouveau confinement de quatre semaines en Angleterre, les quelque 500'000 habitants de Liverpool (nord), ainsi que ceux qui travaillent dans la ville, se verront proposer un dépistage, qu'ils présentent ou non des symptômes.
Environ 2000 militaires seront déployés pour organiser ce dépistage géant. Les habitants de Liverpool, ville parmi les plus touchées par la deuxième vague du coronavirus, pourront bénéficier de différents types de dépistages dont un particulièrement rapide, indiquant les résultats en une heure, sans recours à un laboratoire.
PAYS-BAS – Durcissement du confinement partiel
Les Pays-Bas vont durcir leur confinement partiel pour tenter de contrer la pandémie en fermant les musées, cinémas, zoos et autres lieux accueillant du public pour deux semaines, a annoncé mardi le Premier ministre néerlandais Mark Rutte. "Les choses ne vont pas mal, mais elles ne vont pas bien non plus", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse. "Le nombre de cas doit diminuer plus vite. C'est un message difficile (...) mais il n'y a pas d'autre solution".
Au cours des derniers mois, les Pays-Bas ont adopté des mesures plus légères que celles des pays voisins, mais ils ont été frappés de plein fouet par la seconde vague de la pandémie, avec l'un des taux d'infections les plus élevés d'Europe. Les autorités parlent d'un "confinement", mais le pays n'est pas soumis à des restrictions de déplacement en journée.
UKRAINE – "Proche d'une catastrophe"
L'Ukraine est "proche d'une catastrophe" sanitaire en raison d'une progression fulgurante de la pandémie face au manque de lits disponibles et de personnel médical, a averti mardi le ministre de la Santé.
"Nous avons franchi le point de non-retour et sommes proches d'une catastrophe", a déclaré Maksym Stepanov lors d'un discours devant les députés, prévenant que "le pire est à venir". "En cas de la saturation à 100% des lits, nous serons contraints de trier" les patients pour soigner "en priorité ceux qui ont les meilleurs chances de survie", a-t-il ajouté.
Le nombre de nouveaux malades ne cesse d'augmenter en Ukraine avec un record mardi de 8899 cas recensés en 24 heures, dont 1207 hospitalisations sur une population de près de 40 millions de personnes.
RUSSIE – Plus de 350 décès recensés
La Russie a fait état mardi de 18'648 nouveaux cas au cours des dernières 24 heures, y compris 5150 à Moscou, ce qui porte le total d’infections à 1'673'686 depuis le début de l'épidémie.
Les autorités sanitaires ont également recensé 355 décès depuis la veille, pour un total de 28'828.
RTSinfo avec les agences