Italie: le gouvernement Prodi mis à mal
Le ministre italien de la Justice Clemente Mastella, impliqué dans une enquête judiciaire, a confirmé jeudi sa démission. Il a aussi annoncé que son parti, dont le soutien est crucial pour le gouvernement Prodi, quittait la majorité.
Clemente Mastella a précisé que son parti apporterait un soutien
au gouvernement Prodi au cas par cas.
"J'ai parlé avec le président du Conseil Romano Prodi et je lui
ai confirmé ma démission", a déclaré Clemente Mastella au cours
d'une conférence de presse. "Je confirme cette démission pour
préserver ma dignité et mon honneur", a-t-il ajouté.
Problématique pour Prodi
Le soutien du parti centriste et catholique de Clemente
Mastella, l'UDEUR, qui compte trois sénateurs, est indispensable
pour Romano Prodi à la Chambre haute où sa majorité ne tient qu'à
un fil (lire encadré). "Nous ne donnerons pas
notre appui comme avant, lorsque le compromis était la règle pour
tenir ensemble tous les partis de l'Union", a déclaré Clemente
Mastella.
"Nous serons respectueux du programme électoral" avec lequel
Romano Prodi a remporté les législatives d'avril 2006 "mais avec
nos valeurs concernant l'Eglise, les unions de fait, la politique
étrangère", a averti le chef de ce petit parti centriste et
catholique.
Se livrant à une violente attaque contre la magistrature, Clemente
Mastella a estimé que la crise actuelle n'était "pas une crise du
gouvernement mais une crise du système" car si un groupe de
magistrats "décide de renvoyer le gouvernement à la maison, il peut
le faire".
Une chute de son gouvernement n'entraînerait pas forcément
d'élections avant le terme prévu en 2011. Le président de la
République Giorgio Napolitano, qui peut dissoudre le Parlement,
étant opposé à un retour aux urnes avec l'actuelle loi électorale,
un gouvernement technique dirigé par une personnalité neutre
pourrait voir le jour.
agences/hof
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Il clame son innocence
Clemente Mastella a clamé à plusieurs reprises son "innocence" dans les faits de corruption qui lui sont reprochés.
Le ministre de la Justice avait annoncé mercredi sa démission après la révélation que son épouse était visée par une enquête judiciaire pour corruption ce qui lui vaut d'être assignée à résidence.
Romano Prodi avait refusé cette démission et demandé au ministre de reconsidérer sa décision.
Selon la presse italienne, Romano Prodi ignorait au moment de son entrevue avec Clemente Mastella que ce dernier était lui-même impliqué dans cette affaire.
Un soutien non négligeable
Le soutien de la petite formation de Clemente Mastella (3 députés) est indispensable pour Romano Prodi, tout particulièrement à la Chambre haute.
Ces derniers mois, Romano Prodi a survécu grâce à une ou deux voix lors de votes au Sénat.