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La ville de Gaza dans le noir complet

Un défilé à la bougie a suivi l'arrêt de la centrale électrique
Un défilé à la bougie a suivi l'arrêt de la centrale électrique
La seule centrale électrique de la bande de Gaza a fermé dimanche, le blocus total du territoire imposé par Israël ayant mis un coup d'arrêt aux livraisons de fuel. Les hôpitaux sont menacés.

Après la tombée de la nuit, la ville de Gaza, principale
agglomération du territoire, était plongée dans le noir total, les
autorités du Hamas ayant décidé de fermer totalement la
centrale.

Elles ont invité journalistes et caméramen de la télévision à
assister à cette extinction des feux, peu avant 20h et un défilé à
la lueur des bougies a débuté peu après.



Dimanche, le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé Israël à
lever "immédiatement" le bouclage et menacé de porter l'affaire
devant le Conseil de sécurité de l'ONU.



Côté israélien, on veut maintenir la pression. "Nous rendons plus
difficile la vie quotidienne à Gaza, nous visons des éléments
terroristes et nous essayons de montrer à la communauté
internationale que nous épuisons toutes les options avant de
décider d'une vaste opération", a affirmé le ministre de la Défense
Ehud Barak, cité par un responsable

Standards humanitaires défiés

Dans la crainte d'un rationnement draconien, de nombreux
habitants achetaient toutes sortes de produits de première
nécessité. On ne signalait toutefois aucun mouvement de panique,
les Gazaouis ayant l'habitude des pénuries en carburant, des
coupures de courant et des rayonnages vides depuis le coup de force
du Hamas, qui a pris le contrôle du petit territoire côtier en
juin.



La fermeture de la centrale locale risquait cependant de réduire
d'un tiers l'électricité disponible dans le territoire, affectant
particulièrement les 400'000 habitants de Gaza.



L'agence onusienne en charge des réfugiés palestiniens, l'UNRWA, a
jugé que cela frapperait les hôpitaux et les installations d'eau
potable. "La logique de tout ceci défie les standards humanitaires
de base", a dénoncé Christopher Gunness, son porte-parole.

Fuel bloqué

La centrale fournit le tiers de l'électricité du territoire, le
reste venant directement d'Israël, une fourniture qui ne devrait
pas s'interrompre, selon ses responsables.



L'arrivage de fuel attendu dimanche en provenance d'Israël n'a pu
arriver en raison de la fermeture du terminal et la centrale
n'avait que peu de réserves, d'après ses responsables.



agences/het

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Instrumentalisation ?

Zeev Boim, ministre du cabinet israélien, a estimé que les Nations unies feraient mieux de condamner les tirs de roquettes quotidiens sur le sud de l'Etat hébreu. "Je n'entends pas la voix de l'ONU" à ce sujet, a-t-il remarqué.

Depuis jeudi, le blocus du territoire, où depuis juin les fournitures de base, alimentaires et humanitaires, arrivait au compte-gouttes, est total.

Selon la Défense israélienne, si le terminal israélien fournissant du fuel à Gaza restait fermé dimanche en raison des tirs de roquettes, il y a encore du fuel à Gaza. "S'ils ferment, ce n'est pas à cause d'une pénurie, mais parce qu'ils veulent donner l'impression d'une crise".

Le Hamas a de son côté déclaré que le blocus israélien ne ferait pas cesser les attaques contre l'Etat hébreu. "Nous ne hisserons pas le drapeau blanc, et nous ne nous rendrons pas", a commenté un porte-parole du mouvement islamiste Sami Abou Zuhri.