Cette femme, sans doute décédée alors qu'elle avait une quarantaine d'années, aurait ainsi été une contemporaine d'Ötzi, l'"homme des glaces", dont la dépouille momifiée fut découverte en 1991 dans un glacier alpin, à la frontière entre l'Italie et l'Autriche.
"C'était une momie naturelle. Cela signifie que non seulement les os ont été préservés, mais aussi toutes sortes de matières organiques, la peau, les organes, etc.", décrit l'archéologue Philipp Roskoschinsky.
Dans le Brandebourg, non loin de la frontière avec la Pologne, seuls des ossements, avec des restes de vêtements, ont été découverts, par hasard, lors de travaux de terrassement pour la construction d'éoliennes. Ces restes permettent toutefois de montrer que cette femme a été inhumée durant la période du néolithique, il y a plus de 5000 ans, en position accroupie, une des formes les plus anciennes d'enterrement des morts.
Détérioration de l'état de santé
"Les quelques ossements de la 'dame de Bietikow' sont déjà instructifs. À l'époque, les céréales ont été introduites dans l'alimentation quotidienne et le commerce", relate-t-il.
"Normalement, il y a de l'émail à la surface des dents. Ici, cependant, il est très usé, rongé [...] L'émail y est complètement absent et cela nous permet de tirer des conclusions sur la nutrition: elle était sans doute très riche en fibres, très dure", selon l'archéologue.
Des examens complémentaires vont désormais tenter de déterminer si la femme est effectivement originaire de cette région ou si elle a émigré.
Ötzi, "l'homme des glaces" à peu près contemporain de la "dame de Bietikow", était lui vêtu d'un couvre-chef en poil d'ours et de jambières en peau de chèvre. Son corps était recouvert de 57 tatouages, l'une des traces les plus anciennes de cette pratique jamais découverte.
ats/vajo