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Electricité et carburants de retour à Gaza

Des Palestiniens patientent pour acheter du gaz, denrée rare à Gaza
Le gaz est devenu denrée rare à Gaza en raison du blocus israélien
L'électricité a été partiellement rétablie à Gaza mardi à la faveur d'un allègement du blocus imposé depuis cinq jours par Israël qui a autorisé l'entrée de quantités limitées de carburants.

La centrale électrique alimentant Gaza-ville a repris vers la
mi-journée la distribution du courant aux différents quartiers de
la ville mais à tour de rôle car elle ne tourne pas à plein régime,
ont constaté des correspondants de l'AFP. Cet allègement survient
alors que l'ONU a décidé d'évoquer la question du blocus israélien
(voir encadré). Par ailleurs, le point de passage
de Rafah a été le théâtre de tensions (lire
ci-contre
).

Devant les critiques internationales, Israël a autorisé la
livraison de 360'000 litres de mazout destinés à l'unique centrale
du territoire palestinien qui avait cessé de fonctionner dimanche
faute de carburant. Des camions-citernes ont également acheminé 80
tonnes de gaz domestique et 60'000 litres de diesel par le terminal
routier de Nahal Oz entre Israël et la bande de Gaza, selon des
responsables palestiniens.

Blocus depuis jeudi

Un blocus total de Gaza avait été imposé jeudi par Israël à la
suite d'une multiplication des tirs de roquettes contre le sud
d'Israël. Depuis le 15 janvier, Israël a en outre mené une série
d'attaques dans la bande de Gaza faisant 38 morts, notamment des
activistes du Hamas, le mouvement islamiste qui contrôle le
territoire.



Après un concert de protestations mondiales et des mises en garde
contre une crise humanitaire dans un territoire pauvre de 1,5
million d'habitants, Israël a décidé lundi soir de desserrer le
blocus pour permettre des livraisons de carburants. A Berlin, la
secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a confirmé mardi
être intervenue auprès d'Israël à la demande de l'Egypte.

Allègement "insuffisant"

Le président palestinien Mahmoud Abbas a jugé mardi l'allègement
"insuffisant" et exigé la levée totale du blocus. "Cela est
insuffisant et nous allons poursuivre nos efforts pour obtenir la
levée totale du blocus", a déclaré Mamoud Abbas à la presse à
Ramallah. Il a en outre critiqué une nouvelle fois les tirs de
roquettes palestiniennes sur le territoire israélien qui suscitent
des représailles israéliennes meurtrières et des sanctions
affectant l'ensemble de la population. "Ce n'est pas le peuple qui
tire ces roquettes. Nous avons condamné ces tirs futiles et
continuons de le faire. Ces tirs doivent cesser", a-t-il dit.



Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis juin après avoir
mis en déroute les services de sécurité de Mahmoud Abbas, a lui
aussi minimisé l'allègement du blocus. "C'est de la poudre aux
yeux", a déclaré à l'AFP Taher Al-Nounou, porte-parole du
gouvernement du Hamas, non reconnu par la communauté
internationale. "A quoi cela sert d'avoir une ville éclairée alors
que la mort lente continue à cause des pénuries de produits
alimentaires et médicaments?", s'est-il interrogé.



Jugeant insuffisantes les quantités de diesel acheminées mardi,
les propriétaires des 180 stations d'essence de la bande de Gaza
ont refusé de se faire approvisionner, a indiqué à l'AFP un membre
de leur syndicat, Ma'amoun al-Khazendar. Le diesel a été stocké
dans des entrepôts du côté palestinien du terminal de Nahal
Oz.



afp/hof

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L'ONU évoque le blocus israélien

Le Conseil de sécurité de l'ONU a entamé mardi à New York sa réunion d'urgence sur la crise humanitaire dans la bande de Gaza.

La séance a été organisée à la demande des pays arabes. La pression internationale monte face à ce que l'Union européenne a appelé une "punition collective" pour les 1,5 million d'habitants de Gaza.

Tensions à Rafah

Des dizaines de Palestiniens ont forcé mardi le poste frontière de Rafah de l'Egypte avec la bande de Gaza lors de heurts qui ont fait un blessé parmi les gardes égyptiens, a-t-on appris de source de sécurité égyptienne.

Selon cette source, les forces de sécurité égyptiennes, des paramilitaires, ont été débordées par une foule de manifestants, dont un grand nombre de femmes, qui s'étaient massés depuis le début de la matinée devant le terminal.

Les manifestants ont jeté de pierre sur les gardes, tirant des salves de kalachnikovs. Un policier égyptien a été blessé dans des circonstances inconnues, indique-t-on de même source.

Selon les témoins palestiniens, des coups de feu ont été tirés par les forces de sécurité égyptiennes ainsi que par des hommes armés présents parmi les manifestants.

Quatre Palestiniens ont été blessés par les tirs, selon des sources médicales palestiniennes, du coté palestinien de Rafah.

En dehors de la frontière israélienne, fermée, le point de passage de Rafah représente la seule ouverture de Gaza sur le reste du monde.

Deux nouvelles roquettes palestiniennes ont par ailleurs été tirées mardi matin contre le territoire israélien sans faire de victime, selon une porte-parole militaire israélienne.