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Tour d'horizon des réactions dans le monde après l'élection de Joe Biden

De nombreux dirigeants à travers le monde ont félicité samedi le nouveau président élu Joe Biden, l'appelant à une action commune face aux défis mondiaux, dont la lutte contre le réchauffement climatique.

Pour de nombreux dirigeants et dirigeantes du monde, le départ de Donald Trump semble porteur de l'espoir d'un retour des États-Unis au multilatéralisme dans les relations internationales.

En Suisse, la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga s'est dite "convaincue" que cette élection permettra à la Suisse de poursuivre et de développer ses "excellentes relations" avec les Etats-Unis.

Pour le conseiller aux Etats Carlo Sommaruga (PS/GE), l'élection de Joe Biden est également extrêmement importante pour le multilatéralisme, "essentielle pour le fonctionnement pacifique de notre planète", a-t-il poursuivi. La Genève internationale pourrait y gagner, tout comme les relations avec l'Union européenne. En revanche, l'arrivée du duo démocrate ne devrait pas changer fondamentalement les liens avec la Suisse.

L'Europe se réjouit de travailler avec les États-Unis

Pour l'Union européenne, très attachée à la coopération et au libre-échange international, c'est également un "nouveau départ" qui est salué. La cheffe de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel ont insisté sur la volonté de l'UE de rebâtir avec les Etats-Unis un "partenariat solide", tandis que le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a salué "un solide partisan de l'Alliance".

Le président français Emmanuel Macron a félicité Joe Biden et l'a appelé à agir "ensemble" pour "relever les défis d'aujourd'hui".

Même son de cloche en Allemagne, où la Chancelière Angela Merkel a estimé que l'amitié transatlantique était "irremplaçable si nous voulons maîtriser les grands défis de notre temps".

Le ministre des Affaires étrangères, Heiko Maas, a pour sa part écrit sur Twitter : "Nous sommes impatients de travailler avec la prochaine administration américaine. Nous voulons investir dans notre coopération, pour un redémarrage transatlantique et un 'New Deal'."

En Italie, le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte a tenu à féliciter "le peuple américain et ses institutions", assurant vouloir travailler avec le président élu Joe Biden pour "renforcer la relation transatlantique".

En Grande-Bretagne, le Premier ministre Boris Johnson a félicité Joe Biden "pour son élection" et Kamala Harris pour son "succès historique". "Les États-Unis sont notre plus important allié et j'ai hâte de coopérer étroitement sur nos priorités communes, du changement climatique au commerce et à la défense", a-t-il dit, alors que son pays vient de sortir de l'Union européenne.

De son côté, le trublion de la politique britannique Nigel Farage, instigateur du Brexit et supporter de Donald Trump, a pointé la différence de traitement médiatique entre l'élection de Donald Trump il y a quatre ans, et celle de Joe Biden samedi. "Il y a quatre ans lorsque Trump a gagné, les télévisions montraient des scènes de personnes sous le choc, en pleurs. Aujourd'hui, la couverture d'une simple déclaration de Biden vous donnerait l'impression que Jésus est revenu", a-t-il écrit

Aux Pays-Bas, le Premier ministre Mark Rutte a félicité Joe Biden et dit sur Twitter se réjouir "de poursuivre les liens solides qui unissent nos pays". "J'espère pouvoir lui parler bientôt de ces questions", a-t-il ajouté.

En Espagne, le Premier ministre Pedro Sanchez a souhaité "bonne chance et tout le succès possible" à Joe Biden et à Kamala Harris. "Nous sommes impatients de coopérer avec vous pour relever les défis qui nous attendent", a-t-il déclaré sur Twitter.

En Grèce, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakisa salué en Joe Biden "un véritable ami de la Grèce" et s'est dit "certain que sous sa présidence, les relations entre (les deux pays) deviendront encore plus fortes".

En Irlande, le Premier ministre Michael Martin a félicité "chaleureusement" Joe Biden. "L'Irlande est fière de l'élection de Joe Biden, tout comme nous sommes fiers de toutes les générations de femmes et d'hommes irlandais et de leurs ancêtres dont le labeur et le génie ont enrichi la diversité qui anime l'Amérique", a-t-il dit.

En Pologne, le président Andrzej Duda a félicité Joe Biden pour sa "campagne électorale victorieuse". Il a ajouté que la Pologne, un des plus proches alliés de Washington sous la présidence Trump, était déterminée à maintenir un "partenariat de haut niveau et de grande qualité" avec les États-Unis.

Au Canada, la réaction rapide de Justin Trudeau

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a félicité Joe Biden en se disant impatient de relever "les plus grands défis du monde" avec la nouvelle administration américaine. Dans une déclaration, sans faire mention de Donald Trump, il a ajouté qu'il travaillerait avec les États-Unis pour "faire progresser la paix et l'inclusion, la prospérité économique et l'action climatique dans le monde".

Sa relation avec le président républicain s'était dégradée après le fiasco, en juin 2018, du G7 au Québec, où Donald Trump l'avait accusé de manquer de sincérité et l'avait rendu responsable de l'échec du sommet. Les tensions s'étaient accrues peu après avec l'instauration de droits de douane sur l'aluminium canadien, ainsi que la diffusion d'une vidéo où le Premier ministre canadien, avec d'autres dirigeants européens, semblaient se moquer du président américain.

Réactions discrètes et prudentes en Amérique latine

À Cuba, le président Miguel Diaz-Canel a "reconnu" dans un tweet que "le peuple des Etats-Unis a choisi une nouvelle direction". "Nous croyons dans la possibilité de relations bilatérales constructives en respectant les différences de chacun", a-t-il ajouté.

Lors de l'élection, particulièrement en Floride, le vote des expatriés cubains et des Américains d'origine cubaine avait largement basculé en faveur de Donald Trump.

Au Mexique, le président Andres Manuel Lopez Obrador a estimé samedi qu'il était trop tôt pour féliciter Joe Biden. "Nous allons attendre que toutes les questions légales soient résolues. Nous ne voulons pas être imprudent", a-t-il déclaré. "Nous n'avons aucun litige avec ni l'un ni l'autre des deux candidats. C'est un sujet humain, il faut faire preuve de décence et de prudence politique avant de prendre position sur ce qui s'est passé", a ajouté le président mexicain.

Le Venezuela, quant à lui, "sera toujours prêt au dialogue et à la compréhension avec le peuple et le gouvernement des Etats-Unis", a tweeté le président socialiste vénézuélien Nicolas Maduro, qui a également félicité le duo Biden-Harris.

Caracas a rompu les relations diplomatiques avec Washington en 2019 après la reconnaissance par l'administration Trump de l'opposant Juan Guaido comme président par intérim du Venezuela. Ce dernier a également publié un communiqué pour féliciter Joe Biden. "Nous travaillerons ensemble pour assurer le rétablissement de la démocratie, de la liberté et des droits humains pour le peuple du Venezuela", a-t-il affirmé.

Réaction positives au Moyen-Orient

Les dirigeants arabes du Moyen-Orient se sont précipités pour féliciter Joe Biden après l'annonce de son succès samedi, à l'exception notable de l'Arabie Saoudite, un poids lourd avec lequel Donald Trump avait noué des liens étroits, et qui a attendu dimanche soir pour réagir officiellement.

Le roi Salmane et le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane ont "félicité" dimanche soir Joe Biden et Kamala Harris. Le premier cité a exprimé "ses meilleurs voeux de succès" et rappelé "les relations historiques étroites particulières entre les deux pays et peuples amis". Le second a dit "aspirer à poursuivre la coopération conjointe entre les deux pays amis"

"Mes plus chaleureuses félicitations au président-élu Joe Biden, un ami et un partenaire digne de confiance dans la construction d'un Irak meilleur", a tweeté le président irakien Barham Sal. "Nous avons hâte de travailler ensemble pour atteindre nos objectifs communs et consolider la paix et la stabilité dans l'ensemble du Moyen-Orient", a-t-il ajouté.

Aux Émirats arabes unis, le cheikh Mohammed ben Zayed Al-Nahyane a quant à lui souhaité "ses meilleurs voeus de réussite économique et de prospérité pour le peuple américain". "Les UAE et les USA sont amis et alliés, nous avons un solide partenariat stratégique que nous espérons consolider ensemble", a-t-il ajouté.

Pour le Moyen-Orient, et principalement les pays du Golfe, la défaite électorale de Donald Trump marquera la fin d'une politique tonitruante, ultra-favorable à l'Arabie saoudite et à Israël. En quatre ans, les Etats-Unis se sont retirés unilatéralement de l'accord nucléaire sur l'Iran, ont assassiné le puissant général iranien Qassem Soleimani, transféré l'ambassade américaine en Israël à Jérusalem et réduit leur présence militaire dans la région.

L'élection de Joe Biden ne devrait toutefois pas bouleverser les grandes alliances historiques des États-Unis. Mais son administration devra recentrer la politique américaine dans la région.

Espoirs et défiance en Iran

Peu avant l'annonce officielle de l'élection, l'Iran, par la voix de son président Hassan Rohani, avait émis l'espoir que la prochaine administration américaine aura "appris" de l'échec de la "politique de pression" et des sanctions de Donald Trump. "Notre peuple a fait face à un terrorisme économique ces trois dernières années et fait preuve d'une résistance et d'une patience inégalées", a-t-il déclaré samedi lors d'un discours télévisé, avant de souhaiter que "ceux qui imposent des sanctions réalisent que la voie choisie était mauvaise".

Après l'annonce des résultats, le président iranien Hassan Rohani a déclaré dimanche que les Etats-Unis ont désormais "une occasion de se rattraper" pour leurs "erreurs passées" vis-à-vis de l'Iran. Dans un communiqué, il estime que la politique de Trump "au cours des trois dernières années a non seulement été condamnée par des peuples du monde entier mais a également été combattue par sa propre population, notamment lors de l'élection".

Durant la campagne, Joe Biden est resté flou sur la façon dont il espère réparer les dégâts causés par le retrait américain de l'accord de Vienne. Il a toutefois indiqué qu'en cas de victoire, il comptait proposer "à l'Iran une voie crédible de retour à la diplomatie" en vue de réintégrer les Etats-Unis au sein de l'accord de Vienne.

"L'ennemi sans masque est parti, l'ennemi masqué est arrivé", a titré dimanche le quotidien conservateur Ressalat, suivant la ligne officielle selon laquelle les deux candidats étaient bonnet blanc et blanc bonnet. Le journal réformateur Charq, titrait au contraire sur le fait qu'"il y a clairement une différence entre Biden et Trump".

Kamala Harris, une fierté pour l'Inde

Au Japon, le Premier ministre Yoshihide Suga a félicité Joe Biden et Kamala Harris. "J'attends avec impatience de travailler avec vous à renforcer les liens entre le Japon et les Etats-Unis et à maintenir la paix, la liberté et la prospérité dans la région Indo-Pacifique et au-delà," a-t-il écrit dans un tweet.

Enfin, en Inde, Le Premier ministre Narendra Modi a également félicité Joe Biden pour son élection, soulignant que l'élection de sa colistière Kamala Harris, d'origine indienne par sa mère, était source d'une "immense fierté" pour son pays.

jop

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Benjamin Netanyahu espérait une victoire de Trump, mais félicite Biden

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a félicité dimanche matin Joe Biden pour sa victoire électorale en qualifiant le leader démocrate de "grand ami d'Israël", et remercié Donald Trump pour avoir porté la relation entre Israël et les Etats-Unis à des "sommets inégalés".

"Félicitations à Joe Biden et Kamala Harris. Joe, nous nous connaissons depuis près de 40 ans, notre relation est chaleureuse, et je sais que tu es un grand ami d'Israël", a écrit Benjamin Netanyahu sur son compte Twitter officiel.

"J'espère pouvoir, avec vous deux, approfondir encore davantage l'alliance spéciale qui lie les Etats-Unis et Israël", a ajouté Benjamin Netanyahu qui avait déjà qualifié Donald Trump de "meilleur ami qu'Israël n'a jamais eu à la Maison Blanche".

"Merci Donald Trump pour l'amitié dont vous avez fait part envers Israël et moi personnellement, pour la reconnaissance de Jérusalem et du Golan, pour votre position face à l'Iran, pour ces accords de paix historiques et pour avoir mené l'alliance américano-israélienne à des sommets inégalés", a souligné Benjamin Netanyahu dans un second message.

Reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l'Etat hébreu, soutien à la colonisation en Cisjordanie occupée, bénédiction à l'annexion du Golan et parrainage de la normalisation des relations entre Israël et des pays arabes: la président républicain Donald Trump a laissé sa marque pour Israël. Et le Premier ministre Benjamin Netanyahu espérait, comme la majorité des Israéliens, la victoire du magnat de l'immobilier à la présidentielle américaine.

De son côté, le président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas a adressé un message de félicitations au président élu. "J'attends avec impatience de travailler avec le président élu et son administration pour renforcer les relations américano-palestiniennes et parvenir à la liberté, l'indépendance, la justice et dignité pour notre peuple", a-t-il ajouté. Il souhaite ainsi reprendre le dialogue avec la Maison blanche, après avoir interrompu tout contact avec Donald Trump en 2017.

Le Kremlin toujours muet

Près de 24 heures après l'annonce officielle de la victoire de Joe Biden, la Russie n'avait toujours pas officiellement réagi.

Ce silence s'inscrit dans la droite lignée de la prudence affichée par la Russie dans l'élection américaine, alors que les soupçons d'ingérence continuent à peser sur la puissance rivale des États-Unis. Jeudi, le Kremlin avait déjà refusé de commenter la situation.

De son côté, le principal opposant russe Alexeï Navalny, rescapé d'un empoisonnement et convalescent en Allemagne, a félicité dimanche Joe Biden. Dans un tweet, il a félicité les Américains pour avoir "choisi une nouvelle direction dans une élection libre et équitable". "C'est un privilège qui n'est pas accordé dans tous les pays", a-t-il laconiquement ajouté.

Le dernier dirigeant de l'URSS, Mikhaïl Gorbatchev, a pour sa part dit espérer que Joe Biden "normalise nos relations, rétablisse la confiance entre nos deux pays". "Je l'ai rencontré quelques fois, la dernière fois en mars 2009", a dit l'ancien chef d'État de 89 ans. "La discussion était approfondie, bienveillante. J'ai eu l'impression qu'il comprend l'importance des relations avec la Russie", a-t-il ajouté.