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La contestation se poursuit en Biélorussie, la répression aussi

Des forces de l'ordre emmènent un manifestant lors de la marche de contestation du 8 novembre à Minsk. [Stringer / AFP]
Biélorussie / Le Journal horaire / 14 sec. / le 8 novembre 2020
Plus de 800 personnes ont été arrêtées à Minsk et dans d'autres villes de Biélorussie dimanche, lors d'une nouvelle marche de l'opposition. Plusieurs figures connues ainsi qu'une dizaine de journalistes figurent parmi elles.

Les marches dominicales sont devenues régulières depuis le mois d'août, à la suite de la réélection jugée frauduleuse du président Alexandre Loukachenko. Ces manifestations hebdomadaires regroupent à chaque fois des dizaines de milliers de personnes, parfois plus de 100'000 en dépit de la répression du régime.

Selon la liste établie par l'ONG Viasna, qui lutte pour la défense des droits humains, au moins 830 personnes ont été interpellées à Minsk et dans d'autres villes, dont le médaillé d'argent en décathlon aux Jeux olympiques de Pékin Andrei Krauchanka, le double champion du monde de kickboxing Ivan Ganin ou encore la "Miss Bélarus" 2008 Olga Jinikova.

Une dizaine de journalistes ont également été interpellés. Samedi, ce sont 35 médecins biélorusses qui ont été interpellés à Minsk alors qu'ils se rassemblaient en vue d'une manifestation du personnel médical contre le pouvoir, selon la même ONG.

De la vodka ou du hockey contre le Covid

La communauté médicale critique notamment l'attitude du président face à l'épidémie de coronavirus en Biélorussie, où Alexandre Loukachenko a refusé toute mesure de confinement et dénoncé une "psychose", allant jusqu'à recommander la consommation de vodka ou la pratique du hockey sur glace comme autant de "remèdes" contre le Covid-19.

Après trois mois de contestation historique, le pays n'ayant jamais été confronté à des manifestations aussi importantes, la situation semble être dans une impasse face au refus de Loukachenko de quitter le pouvoir. Au total, des dizaines de milliers d'opposants ont été arrêtés. Alexandre Loukachenko a lui multiplié les déclarations martiales. Il a par exemple assuré que la police tirerait bientôt à balles réelles ou demandé la semaine dernière aux forces de l'ordre de "ne pas faire de prisonniers".

La principale opposante en exil, Svetlana Tikhanovskaïa, a affirmé dimanche que ces 90 jours de manifestations sans inflexion du régime montrent qu'il a "perdu sa légitimité et son pouvoir". "Il ne veut pas nous donner le droit de décider de ce qui se passera dans notre pays", a-t-elle écrit sur la messagerie Telegram. L'adversaire de Loukachenko espère par ailleurs bientôt rencontrer le président américain élu Joe Biden.

agences/jop

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