Alors que Joe Biden a prononcé son discours de victoire (lire: Joe Biden s'engage à être "un président qui rassemble et non pas qui divise"), Donald Trump est retourné jouer au golf dimanche après-midi, comme samedi lors de l'annonce des résultats. Preuve s'il en faut qu'il reste dans le déni des résultats.
Le président républicain sortant a une nouvelle fois utilisé Twitter dimanche pour rappeler qu'il ne reconnaissait pas cette élection, qu'il s'agissait d'une fraude et que c'était une élection volée. Selon les médias américains, il n'y a d'ailleurs encore eu aucun contact formel entre les équipes de Trump et celles de Joe Biden.
Deux clans dans son cercle proche
Mais plusieurs membres de son cercle intime auraient tenté dimanche de raisonner le républicain. Selon CNN, son épouse Melania et son gendre Jared Kushner lui auraient ainsi conseillé de reconnaître la victoire de son adversaire.
A l'inverse, ses fils, son avocat Rudolph Giuliani ou l'influent sénateur républicain Lindsey Graham continuent de l'encourager à refuser sa défaite. Ils s'appuient sur les nombreux recours déposés par son équipe en Pennsylvanie, en Arizona ou dans le Michigan, et sur le soutien de millions de supporters de Trump qui ne reconnaissent pas non plus Joe Biden.
Phase de transition compliquée
Même si ces recours ne semblent pas en mesure de peser sur l'issue du scrutin, ils peuvent retarder et compliquer la phase de transition. "Une longue bataille juridique différerait le début de la transition, et cela pourrait être dangereux sur le front de la politique étrangère parce que le monde ne s'est pas arrêté tandis que nous étions tous focalisés sur l'élection", déclare ainsi une source républicaine au Congrès.
La personnalité de Trump est un autre élément de nature à faire de cette transition généralement tranquille un processus brouillon. En quatre années de pouvoir, il a souvent pris des décisions abruptes. Des diplomates étrangers et des observateurs de la vie politique américaine n'excluent pas de nouvelles décisions radicales de Trump, comme un conflit ouvert avec l'Iran, pour compliquer la prise de fonction de son successeur.
"Il est vrai que Donald Trump est quelqu'un d'imprévisible, mais ça paraîtrait étonnant qu'il aille jusque-là", nuance dans Forum dimanche Didier Combeau, spécialiste des Etats-Unis. L'auteur de "Être américain aujourd’hui, les enjeux d’une élection présidentielle" estime par ailleurs que "l'expérience et le savoir-faire de Joe Biden parviendront à surpasser les réticences de l'équipe Trump au moment de la transition".
Sujet radio: Raphaël Grand
Adaptation web: Victorien Kissling, avec les agences