Des policiers égyptiens déployés dans le secteur ne sont pas
intervenus. La destruction d'un nouveau tronçon de la clôture est
survenue alors que les forces de sécurité égyptiennes tentaient de
sceller la frontière après avoir laissé passer depuis mercredi des
centaines de milliers de Palestiniens qui ont profité de la
destruction partielle de la clôture frontalière pour
s'approvisionner chez leur voisin.
La police égyptienne a d'abord annoncé par haut-parleurs dans la
matinée dans la partie égyptienne de la ville de Rafah et à
El-Arich, plus à l'ouest, que la frontière serait scellée à partir
de 14h00. Des sources de sécurité égyptiennes ont ensuite indiqué
que les forces de l'ordre avait commencé à fermer le secteur dit de
la "Porte de Salaheddine", le principal point d'accès.
Echauffourées
Un correspondant de l'AFP a toutefois constaté que des
Palestiniens continuaient de pénétrer en territoire égyptien dans
cette zone, bien qu'ils soient beaucoup plus nombreux à faire le
trajet inverse. La plupart portent des sacs ou des cartons remplis
de produits alimentaires. Certains ramènent des postes de
télévision, des frigidaires et des bidons d'essence.
Des échauffourées se sont produites dans certains secteurs le long
de la clôture frontalière et les forces de l'ordre égyptienne ont
repoussé la foule à l'aide de canons à eau et des matraques
électriques, selon des témoins.
Des blindés égyptiens ont acheminé des fils barbelés qui doivent
être utiliser pour bloquer toutes les brèches dans la clôture. Des
témoins et des sources de la police du Hamas ont affirmé en outre
que les autorités égyptiennes avaient dressé des barrages empêchant
les Palestiniens de gagner El-Arich depuis la partie égyptienne de
Rafah.
Brèche dans le blocus
Des dizaines de milliers de Palestiniens de la bande de Gaza,
soumise à un blocus israélien depuis le 17 janvier, se sont rués
vers l'Egypte depuis mercredi pour s'approvisionner notamment en
produits alimentaires, à Rafah l'égyptienne et à El-Arich.
Des hommes armés avaient détruit mercredi à l'explosif une partie
du mur en béton situé côté palestinien de la frontière, puis jeté à
terre une clôture métallique marquant la frontière elle-même avant
de faire sauter des pans d'un autre mur en béton situé côté
égyptien.
Oum Nidal, une mère de famille, s'est dépêchée de rentrer à Gaza
après avoir rendu visite à son fils qui habite El-Arich et qu'elle
n'avait pas revu depuis des années. "Je suis restée seulement une
heure là-bas car les Egyptiens nous ont fait savoir que la
frontière allait être fermée", dit-elle.
Israël et les Etats-Unis s'étaient inquiétés de l'ouverture de la
frontière, fermée quasiment en permanence depuis juin 2006,
estimant que le Hamas pourrait en profiter pour faire venir des
armes depuis l'Egypte.
agences/het
Activistes tués
Quatre membres de la branche militaire du groupe islamiste palestinien Hamas, dont un chef local, ont été tués vendredi avant l'aube dans un double raid aérien israélien dans la bande de Gaza, selon des sources médicales palestiniennes.
Quelques heures plus tôt, deux autres membres de la branche militaire du Hamas ont été tués par le tir de deux missiles par un appareil israélien contre leur jeep, dans le même secteur, près de la frontière avec l'Egypte, a indiqué leur groupe.
Aide humanitaire bloquée
L'aide humanitaire pour la population de Gaza est toujours bloquée, a affirmé vendredi l'UNRWA. Seules des quantités très insuffisantes de combustible ont été autorisées par Israël, alors que la quasi-totalité des points de passage restent fermés.
L'allègement des mesures de bouclage de Gaza promis par les Israéliens devait en principe permettre l'acheminement de 2,2 millions de litres de fuel pour la centrale électrique de Gaza. «Les quantités effectivement reçues ont été beaucoup moins importantes», a déclaré la chargée de liaison de l'UNRWA à Genève, Elena Mancusi.
La production de la centrale est assurée seulement aux trois quarts des capacités.
L'accès à l'eau continue d'être problématique pour environ la moitié des ménages, faute de courant suffisant pour faire fonctionner les pompes électriques. Les coupures de courant sont fréquentes dans les hôpitaux et entravent la poursuite de nombreux soins.