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Italie: Marini chargé de trouver la solution

Franco Marini, président du Sénat, trouvera-t-il la solution?
Franco Marini, président du Sénat, trouvera-t-il la solution?
Le président du Sénat italien, Franco Marini, a été chargé mercredi par le président Giorgio Napolitano de former un gouvernement de transition. Ce cabinet devra réformer le mode de scrutin avant de nouvelles élections.

Devant la presse réunie au palais du Quirinal, Giorgio
Napolitano a indiqué que le gouvernement de transition aura pour
mission de «vérifier la possibilité d'obtenir un consensus» sur une
réforme du mode de scrutin avant la tenue de nouvelles élections.
Il a jugé indispensable de modifier la loi électorale afin de
«garantir la stabilité politique et l'efficacité des institutions»
du pays.

Berlusconi s'oppose

Désigné six jours après la démission du 61e gouvernement italien
de l'après-guerre dirigé par Romano Prodi, Franco Marini, 74 ans,
devra convaincre la droite conduite par Silvio Berlusconi de
renoncer à son exigence d'élections législatives immédiates pour
s'atteler à une modification de la loi électorale. «Je concentrerai
mes efforts pour essayer de le faire le plus vite possible», a
déclaré le chef du gouvernement désigné.



Sa tâche s'annonce toutefois très difficile. Peu après l'annonce
du président, Silvio Berlusconi a annoncé qu'il rejetait la
solution à la crise proposée par le chef de l'Etat. L'ancien chef
du gouvernement a affirmé que la loi électorale «n'avait pas besoin
d'être changée». Il a une nouvelle fois réclamé de nouvelles
élections.

Inquiétude sur les marchés

Cette énième crise politique que traverse l'Italie s'inscrit
dans un contexte difficile. La troisième économie de la zone euro
est en plein ralentissement mondial alors que le moral des
entreprises et des ménages transalpins est à son plus bas niveau
depuis deux ans. Les marchés financiers redoutent qu'un nouveau
cabinet Berlusconi n'annule les progrès effectués par Romano Prodi
en matière de réduction du déficit budgétaire et de la dette
publique, la plus élevée de l'Union européenne.



«J'attends avec impatience la poursuite de ces très bonnes
politiques menées jusqu'ici par Romano Prodi», a déclaré à
Bruxelles le Commissaire européen aux affaires économiques et
monétaires, Joaquin Almunia. Les sondages donnent une large avance
à la droite en cas d'élections législatives.



agences/sun

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Marini, homme de gauche respecté

Deuxième personnage de l'Etat derrière le président, Franco Marini est membre de la Marguerite, l'une des principales composantes de la coalition de centre gauche de Romano Prodi.

Originaire des Abruzzes, il est une figure respectée du centre gauche et se définit comme centriste catholique.

Souvent aperçu avec une pipe coincée entre les dents, il a occupé les fonctions de secrétaire général de la deuxième confédération syndicale du pays, la CISL, de 1985 à 1991 avant d'entamer son ascension politique. Franco Marini a été ministre du Travail et de la Sécurité sociale sous le gouvernement de Giulio Andreotti en 1991-92.

Un duel Berlusconi-Veltroni?

Une récente enquête partant de l'hypothèse d'un nouvel affrontement entre deux grandes coalitions de centre gauche et de centre droit, comme en 2006, a crédité Silvio Berlusconi de 54 % des voix contre 44,5 % à Romano Prodi.

Ce dernier n'a toutefois pas souhaité mener une nouvelle campagne au nom du centre gauche. En cas de retour aux urnes, Silvio Berlusconi serait sans doute opposé à Walter Veltroni, maire de Rome et secrétaire du Parti démocrate qu'il a fondé l'an dernier avec Romano Prodi.