Modifié

L'ex-président kosovar plaide non coupable de crimes de guerre

Ancien chef politique de l'Armée de libération du Kosovo (UCK), Hashim Thaçi, 52 ans, est inculpé pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité perpétrés durant la guerre d'indépendance (1998-1999). [keystone - jerry lampen]
L'ex-président kosovar Hashim Thaçi plaide non coupable de crimes de guerre / Le Journal horaire / 1 min. / le 9 novembre 2020
L'ancien président du Kosovo Hashim Thaçi, inculpé de crimes de guerre lors du conflit contre les forces serbes, a plaidé non coupable lundi lors de sa première apparition devant un tribunal spécial à La Haye, au Pays-Bas.

"L'acte d'accusation est totalement dénué de fondement, et je plaide non coupable de tous les chefs d'accusation", a déclaré Hashim Thaçi, 52 ans, ancien chef politique de l'Armée de libération du Kosovo (UCK). Il est inculpé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité perpétrés durant la guerre d'indépendance (1998-1999).

Hashim Thaçi, qui fut le tout Premier ministre du Kosovo en 2008 et puis son président depuis 2016, est apparu vêtu d'un costume gris, chemise bleu clair et cravate rouge lors de sa première comparution devant la justice internationale, au cours d'une audience lors de laquelle ont été énumérés les différents chefs d'accusation retenus contre lui. Il a promis de "collaborer étroitement avec la justice".

Près de 100 meurtres

Peu de temps après l'annonce de sa démission jeudi, l'ancien président du Kosovo avait été transféré au centre de détention du tribunal spécial (KSC), qui siège à La Haye aux Pays-Bas, aux côtés de trois autres suspects. Les quatre hommes sont soupçonnés de près de 100 meurtres, de disparitions forcées, de persécutions et de tortures, des actes qui auraient été commis entre mars 1998 et septembre 1999.

Ce tribunal spécial est une instance de droit kosovar composée de juges internationaux et chargée d'enquêter sur des crimes commis par l'UCK pendant et après le conflit de 1998-1999, principalement à l'encontre de Serbes, de Roms et d'opposants kosovars à la guérilla.

Hashim Thaçi avait assuré qu'il démissionnerait de ses fonctions si les accusations de crimes de guerre dont il fait l'objet étaient confirmées par une inculpation formelle. Sa mise en accusation avait été rendue publique en juin par le tribunal spécial, mais devait encore être validée par un juge.

afp/fgn

Publié Modifié

Une guerre qui a fait 13'000 morts

La guerre du Kosovo, opposant forces serbes et guérilla indépendantiste kosovare albanaise, a fait plus de 13'000 morts, des Kosovars albanais pour la plupart. Elle s'est terminée quand une campagne occidentale de frappes aériennes, au printemps 1999, a contraint les forces serbes à se retirer.

La plupart des habitants du Kosovo, territoire qui a déclaré en 2008 son indépendance jamais reconnue par la Serbie, considèrent le conflit comme une "guerre juste" contre les forces de Belgrade.