Dans le sillage d'une embellie diplomatique, ce Forum de dialogue politique réunit durant environ une semaine 75 Libyens de tous bords à Gammarth, près de Tunis.
Les participants ont été sélectionnés par l'ONU, y compris parmi les deux principaux camps rivaux: celui de l'Ouest, le gouvernement d'union (GNA) reconnu par les Nations unies et basé à Tripoli, et celui de l'Est, incarné par le maréchal Khalifa Haftar qui dispose du soutien d'un Parlement élu et de son président Aguila Saleh.
L'émissaire par intérim de l'ONU en Libye, Stephanie Williams, s'est dite "optimiste", évoquant "une lueur d'espoir".
Sortir de l'impasse et du chaos
L'objectif de cette réunion est de sortir la Libye du chaos dans lequel elle a sombré après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, dans le contexte du Printemps arabe.
Toutes les initiatives diplomatiques des dernières années ont échoué à résoudre ce conflit qui a vu l'implication croissante de puissances étrangères: le GNA est soutenu militairement par la Turquie tandis que le camp Haftar est notamment appuyé par les Emirats arabes unis, la Russie et l'Egypte.
Pour Peter Millett, ancien ambassadeur britannique pour la Libye, le but premier est d'obtenir un accord sur un calendrier électoral de court terme. Ceci exige "un message clair de la communauté internationale" sur le fait "qu'elle sanctionnera quiconque entravera les processus".
Un consensus est réalisable "si les forces étrangères s'abstiennent de toute ingérence", a relevé le président tunisien Kais Saied. "Le futur de la Libye est entre vos mains", a exhorté Antonio Guterres, dans un message vidéo adressé aux participants. Le patron de l'ONU a appelé au respect de l'embargo sur les livraisons d'armes vers la Libye.
Arrêt des combats en juin
Les forces rivales ont cessé les combats en juin, après l'échec de l'offensive lancée en avril 2019 par les pro-Haftar pour prendre Tripoli. Cette accalmie a permis aux camps rivaux de retourner à la table des négociations.
Depuis septembre, des réunions thématiques se sont succédé au Maroc, en Egypte et en Suisse. En octobre, les deux principaux camps ont conclu un accord de cessez-le-feu permanent, ouvrant la voie notamment à une reprise de la production pétrolière, vitale pour un pays qui dispose des réserves de pétrole les plus abondantes d'Afrique.
A Gammarth, un accord sur l'organisation d'élections nationales à court terme doit favoriser la fin d'une période de transition interminable qui a miné les institutions et leur capacité à répondre aux besoins des Libyens.
afp/boi