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La Turquie condamnée à Strasbourg pour la détention de journalistes

Manifestation de soutien aux journalistes lors de leur procès à Istanbul en juillet 2017. [EPA/Keystone - Erdem Sahin]
La Turquie condamnée à Strasbourg pour la détention de journalistes / Le Journal horaire / 15 sec. / le 10 novembre 2020
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour avoir placé en 2016 en détention provisoire des journalistes du quotidien d'opposition Cumhuriyet. Ils étaient suspectés par Ankara de faire la "propagande" d'organisations "terroristes".

"La détention provisoire imposée aux requérants dans le cadre d'une procédure pénale engagée contre eux (...) constitue une ingérence dans l'exercice de leur droit à la liberté d'expression", a estimé dans son arrêt la Cour qui siège à Strasbourg et qui avait été saisie par dix journalistes, dont l'ex-rédacteur en chef Murat Sabuncu.

Leur interpellation et leur placement en détention provisoire, quelques mois après le putsch manqué de juillet 2016 contre le président Recep Tayyip Erdogan, avaient eu lieu en raison de "la ligne éditoriale suivie par le quotidien Cumhuriyet, dans ses articles et dans les médias sociaux, critiquant certaines politiques gouvernementales", rappelle la Cour dans un communiqué.

Le journal était notamment accusé de faire de la propagande pour le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ou le FETÖ, acronyme désignant le réseau du prédicateur Fethullah Gülen accusé par Ankara d'avoir fomenté le coup d'Etat avorté de 2016.

Pas de raisons "plausibles"

Mais l'interpellation et le maintien en détention provisoire des journalistes "reposaient sur de simples soupçons et non pas sur des raisons plausibles", pointe la juridiction paneuropéenne.

La Turquie est condamnée à verser 16'000 euros pour dommage moral à chacun des journalistes. Le pays occupe la 157e place sur 180 au classement 2019 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.

afp/oang

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La Russie condamnée dans le cas Alexeï Navalny

La Cour européenne des droits de l'homme a également une nouvelle fois condamné, mardi, la Russie pour des "traitements dégradants" infligés à Alexeï Navalny.

L'opposant numéro un au président Vladimir Poutine, victime fin août d'un empoisonnement dont il attribue la responsabilité au Kremlin, et un autre opposant, Vadim Gunko, avaient saisi la CEDH après avoir été malmenés lors de leur interpellation au cours d'une manifestation, le 6 mai 2012 à Moscou.

Ils entendaient alors dénoncer des fraudes électorales commises, selon eux, lors du scrutin présidentiel de mars 2012 en Russie.

La Cour a considéré à l'unanimité que la Russie avait violé les dispositions de la Convention européenne des droits de l'homme sur l'interdiction des traitements inhumains ou dégradants, le droit à la liberté et à la sûreté, à un procès équitable ainsi que la liberté de réunion.

Selon son arrêt, la Russie devra verser 8500 euros à Alexeï Navalny et 7500 euros à Vadim Gunko pour préjudice moral.

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