Dans les 450 pages du rapport, nourries par 90 entretiens et la consultation des archives ayant nécessité deux ans de travail, le Vatican se défend, estimant notamment que plusieurs évêques américains ont longtemps fourni des informations "inexactes et incomplètes" sur son "inconduite" sexuelle.
Les rumeurs sur ses invitations faites à des jeunes séminaristes et prêtres adultes à partager son lit, sorties dans les années 90, la mise en garde d'un cardinal rapportant des allégations d'abus d'un prêtre, n'auront pas empêché l'influent prélat d'être nommé fin 2000 archevêque de Washington et d'être créé cardinal dans la foulée, sacre d'une longue carrière décidé par le pape polonais Jean Paul II.
Faits remontant aux années 70
Le vieux cardinal McCarrick, déjà à la retraite, est tombé de son piédestal après une première plainte pour agressions sexuelles arrivée seulement en 2017, déposée par un homme qui avait 16 ans au moment des faits à New York dans les années 70. Une enquête est alors lancée avec l'aval du pape François. Theodore McCarrick se verra retirer son titre de cardinal à l'été 2018, avant d'être défroqué début 2019, une sanction quasi-inédite.
A l'automne 2018, le pape François avait promis de livrer une enquête "approfondie" sur ce prélat influent qui fut notamment évêque à New York. Depuis lors, les associations de défense des victimes d'abus sexuels par des prêtres n'avaient de cesse de réclamer ses conclusions.
Mesures préventives du Vatican
Ces deux dernières années, le Saint-Siège a mis en place une batterie de mesures préventives nouvelles pour lutter contre les scandales sexuels dans l'Eglise, obligeant par exemple les prêtres à dénoncer leurs supérieurs.
afp/fgn
Un rapport étrille l'attitude de l'Eglise catholique concernant des affaires de pédophilie
Une enquête indépendante a conclu que les responsables catholiques en Angleterre et au Pays de Galles ont davantage cherché à protéger l'Eglise que les victimes d'agressions sexuelles de la part de prêtres, selon un rapport publié mardi.
Dans son rapport de 144 pages, l'Enquête indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (IICSA) accuse notamment le cardinal Vincent Nichols, plus haut dignitaire de l'Eglise d'Angleterre et du Pays de Galles, d'avoir échoué à prendre ses "responsabilités personnelles".
Entre 1970 et 2015, 936 ecclésiastiques catholiques et bénévoles ont été visés par des accusations d'agressions sexuelles, selon le rapport, qui souligne que le chiffre réel est probablement "bien plus important".
L'Eglise a affirmé accueillir favorablement le rapport et présenté ses excuses aux "victimes qui n'ont pas été écoutées ou soutenues de manière appropriée".