Ces démissions sont le dernier coup porté au camp pro-démocratie qui fait l'objet d'attaques incessantes depuis que Pékin a imposé fin juin la loi sur la sécurité nationale. De nombreux militants ont depuis été arrêtés alors que d'autres ont choisi l'exil.
"Nous, (membres) du camp pro-démocratie, nous nous tiendrons aux côtés de nos collègues qui sont exclus. Nous démissionnerons en masse", a déclaré Wu Chi-wai, à la tête des quinze législateurs pro-démocratie demeurant au Parlement local.
Quatre députés démis
Mercredi matin, quatre députés pro-démocratie de Hong Kong ont été démis de leur mandat après l'autorisation accordée aux autorités locales, par l'un des principaux comités législatifs de Chine, de révoquer tout législateur considéré comme constituant une menace pour la sécurité nationale sans même passer devant une juridiction.
Cette décision est intervenue deux jours après la menace brandie par une vingtaine de législateurs de l'opposition pro-démocratie de démissionner "en masse" en cas d'exclusion de leurs collègues.
Le Conseil législatif (LegCo, le Parlement local) compte 70 membres désignés selon un système alambiqué qui garantit presque à coup sûr une majorité au bloc pro-Pékin.
Seuls 35 sont en effet élus au suffrage universel direct, offrant une rare occasion aux 7,5 millions d'habitants d'exprimer leur opinion à travers les urnes.
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Les autres législateurs sont principalement désignés par des groupes socio-professionnels acquis à la Chine continentale.
Une démission "en masse" laisserait presque entièrement le LegCo aux mains de députés alignés sur Pékin: "Si le respect des procédures, la protection des systèmes et des fonctions et la lutte pour la démocratie et les droits de l'Homme entraînaient une exclusion, ce serait un honneur pour moi", a déclaré mercredi à la presse Dennis Kwok, l'un des quatre députés exclus.
"Constitutionnelles et légales"
De son côté, la cheffe de l'exécutif hongkongais Carrie Lam a soutenu que ces exclusions sont "constitutionnelles, légales, raisonnables et nécessaires".
Les quatre élus exclus faisaient partie des douze candidatures aux législatives hongkongaises invalidées fin juillet.
Ces élections, qui devaient se dérouler le 6 septembre, avaient finalement été reportées d'un an pour cause de coronavirus.
L'exclusion de ces quatre députés est le dernier coup porté au camp pro-démocratie qui fait l'objet d'attaques soutenues depuis que Pékin a imposé fin juin la loi sur la sécurité nationale, décrite par les dirigeants chinois comme "une épée" suspendue au-dessus de la tête de ses détracteurs.
Cette législation, destinée à mettre fin à des mois de manifestations monstres et souvent violentes qui ont secoué le territoire l'an passé, a contribué à renforcer considérablement l'emprise du pouvoir central chinois sur Hong Kong.
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Plus de 10'000 arrestations
Nombre de militants pour la démocratie dénoncent un texte liberticide.
L'impossibilité pour les Hongkongais d'élire leurs dirigeants ainsi que l'ensemble de leurs députés était au coeur de leur mouvement de contestation.
Plus de 10'000 personnes ont été arrêtées depuis le début des manifestations et les tribunaux croulent sous le nombre d'affaires à juger, la plupart concernant des députés de l'opposition ainsi que des figures du mouvement pro-démocratie.
Selon les détracteurs de la loi sur la sécurité nationale, qui a été adoptée en contournant le LegCo, elle porte un coup fatal principe "Un pays, deux systèmes", qui était censé garantir jusqu'en 2047 des libertés inconnues en Chine continentale.
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afp/sjaq