"La Cour royale pleure son altesse Royale... qui est décédée ce matin à l'hôpital Mayo Clinic aux Etats-Unis", a indiqué l'agence de presse bahreïnie BNA, ajoutant que le pays allait observer une semaine de deuil officiel.
Selon BNA, les funérailles de cheikh Khalifa auront lieu après le rapatriement du corps et seront limitées à un certain nombre de proches en raison du nouveau coronavirus.
Très impopulaire chez les chiites
Le prince Khalifa était une personnalité centrale et controversée pendant son mandat. Il était très impopulaire auprès de la communauté chiite du royaume dirigé par les sunnites. Son départ était réclamé par les manifestants qui avaient occupé la place de la Perle de Manama pendant un mois en février 2011.
Cette place a été rebaptisée par des milliers de manifestants "place Tahrir" (épicentre au Caire de la révolte ayant chassé l'ex-président égyptien Hosni Moubarak du pouvoir en 2011), les protestataires réclamant une véritable monarchie constitutionnelle et des réformes politiques.
Mais le soulèvement avait été écrasé à la mi-mars de la même année après l'entrée de troupes du Golfe, notamment saoudiennes, pour protéger des installations vitales.
La ligne dure du régime
Réputé proche de l'Arabie saoudite, loué pour son rôle de premier plan dans l'économie de cet archipel du Golfe, cheikh Khalfia a été accusé par ses détracteurs d'incarner la ligne dure du régime en s'opposant à toute réforme politique et en réprimant systématiquement les dissidents.
Il s'est employé pendant de longues années à faire de Bahreïn - qui, contrairement aux autres monarchies du Golfe, n'a que de modestes ressources pétrolières - un centre financier régional.
Cheikh Khalifa a aussi a renforcé les relations avec les Etats-Unis, auxquels son gouvernement a accordé des facilités militaires au moment de l'indépendance de Bahreïn en 1971. Bahreïn abrite la Ve Flotte américaine et une base militaire britannique.
afp/oang