«La situation est difficile et dure, mais il ne fait aucun doute
à mon esprit qu'il existe un petit espace pour le succès», a dit
Franco Marini, figure respectée du centre gauche italien à qui le
président Giorgio Napolitano a fait appel après la démission de
Romano Prodi.
Le président du Sénat a lancé un appel à la coopération de
Silvio Berlusconi, chef de file de la droite, en déclarant qu'«un
grand parti comme Forza Italia ne pouvait faire abstraction du fait
qu'un effort sur la réforme de la loi électorale soit si largement
reconnu comme nécessaire».
Elections anticipées sans réforme
Le «Cavaliere», qui a déjà dirigé le gouvernement italien à deux
reprises, réclame des élections anticipées sans réforme, scrutin
dont les sondages donnent Forza Italia vainqueur. Mais la plupart
des partis de centre gauche, ainsi que les organisations patronales
et syndicales, demandent au préalable cette réforme.
Franco Marini devrait rencontrer de nouveau lundi des
représentants de Forza Italia et du Parti démocrate, la grande
formation de centre gauche. Il espère parvenir à un accord dans le
courant de la semaine et le soumettre au président Giorgio
Napolitano.
Mais les conversations qu'il a eues vendredi n'ont pas paru des
plus aisées. Franco Marini a notamment reçu vendredi Pier
Ferdinando Casini, le leader de l'UDC. Ce parti de centre-droit
s'était dans un premier temps dit ouvert à un gouvernement de
transition avant de se rallier à Silvio Berlusconi et à son souhait
d'élections immédiates. «L'UDC n'est pas disponible pour soutenir
un gouvernement qui comprendrait sous quelque forme que ce soit des
forces du centre gauche», a déclaré Franco Casini.
ats/bri
Dissensions à gauche
Le parti Refondation communiste (extrême-gauche) a pour sa part soutenu la création d'un gouvernement temporaire «pour changer la loi électorale», souhaitant que les élections anticipées aient lieu avant l'été.
Les Verts, qui ont été reçus les premiers, ont aussi appuyé une réforme du mode de scrutin avant un retour aux urnes. Le ministre des affaires étrangères sortant, Massimo D'Alema, a pour sa part estimé qu'à défaut d'un accord entre partis politiques sur la réforme des règles électorales, déjà validée par le conseil constitutionnel, la question devrait être soumise par référendum aux électeurs italiens.
L'actuelle loi électorale, qui permet à de petits partis ayant obtenu moins de 2 % des voix d'entrer au parlement, favorise l'instabilité politique. Les réformes envisagées relèveraient le seuil requis pour obtenir une représentation au parlement, et nombre des 39 partis actuellement représentés risqueraient d'en être exclus.