La ministre des Armées Florence Parly a salué dans un communiqué une opération qui s'est déroulée mardi et qui a engagé "d'importants moyens de renseignement ainsi qu'un dispositif d'interception composé d'hélicoptères et de troupes au sol" conduisant à une frappe contre Bah Ag Moussa, décrit comme le "chef militaire" du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) et un "cadre historique de la mouvance jihadiste au Sahel".
Membre fondateur d'Ansar Dine
Bah Ag Moussa "est considéré comme responsable de plusieurs attaques contre les forces maliennes et internationales. Il était considéré comme l'un des principaux chefs militaires jihadistes au Mali, notamment chargé de la formation des nouvelles recrues", selon le communiqué.
En juin dernier, l'armée française avait déjà tué le chef historique d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abdelmalek Droukdal. Au coeur du jihad sahélien depuis 20 ans, il restait cependant prudemment éloigné du terrain et sa mort n'a pas changé la donne sécuritaire. Celle d'Ag Moussa, alias "Bamoussa", ancien officier de l'armée malienne mais aussi membre fondateur du groupe jihadiste Ansar Dine, semble plus significative.
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Ce Touareg, considéré comme un "terroriste" par les Nations unies et Washington, a été un acteur majeur des rebellions touareg des années 1990 et 2000. Réintégré dans l'armée en 1996 puis en 2006, il avait fait défection à chaque fois: vers la rébellion la première fois, puis vers le djihadisme en 2012.
"Dirigeant opérationnel" du GSIM
Selon le think-tank Counter-Extremism Project (CEP), "Bamoussa" était depuis 2017 "le dirigeant opérationnel" du GSIM dirigé par le chef touareg malien Iyad Ag Ghaly. Le groupe est devenu depuis l'une des principales forces jihadistes au Sahel avec son ennemi intime, l'Etat islamique au grand Sahara (EIGS).
Tous deux, par ailleurs en lutte armée l'un contre l'autre, sont depuis des mois les cibles prioritaires de la force française Barkhane (plus de 5000 soldats) et de ses alliés régionaux.
Paris privilégie l'option militaire
Cette dernière frappe confirme que l'option militaire demeure privilégiée par la France, qui avait annoncé ces derniers jours des opérations distinctes contre le GSIM et l'EIGS, en revendiquant la "neutralisation" d'une centaine de jihadistes.
afp/oang