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Italie: Parlement dissous, élections en avril

Giorgio Napolitano a officiellement dissous le Parlement.
Giorgio Napolitano a officiellement dissous le Parlement.
Le chef de l'Etat italien Giorgio Napolitano a dissous mercredi le Parlement, ouvrant la voie à des élections anticipées deux ans seulement après les dernières législatives. Le scrutin aura lieu les 13 et 14 avril.

Quatorze jours exactement après la démission de Romano Prodi,
désavoué par un vote au Sénat, Giorgio Napolitano a signé en fin de
matinée le décret de dissolution des deux chambres.

"La décision de la dissolution a été rendue obligatoire par le
résultat négatif" des consultations menées par le président du
Sénat Franco Marini avec les partis politiques et "l'impossibilité
de trouver une majorité pour une réforme rapide de la loi
électorale", a déclaré Giorgio Napolitano à la presse.

Napolitano amer

Le chef de l'Etat, ouvertement opposé à un retour aux urnes avec
la loi actuelle, a fait part de son "amertume" à la perspective
d'élections législatives avec le même mode de scrutin, accusé de
favoriser l'instabilité politique.



Giorgio Napolitano a aussi déploré l'"anomalie" que constitue ce
scrutin anticipé qui "n'est pas sans conséquences sur la
gouvernabilité du pays", alors que le gouvernement Prodi, avec 649
jours au pouvoir, a signé la deuxième législature la plus courte de
l'histoire de la République italienne.

Aucun accord

Giorgio Napolitano a lancé un appel aux forces politiques pour
qu'elles "apportent la preuve de leur sens des responsabilités"
lors de la campagne électorale, jugeant que "le dialogue était une
exigence inéluctable pour l'avenir du pays".



Le président a vainement tenté pendant deux semaines de résoudre
la crise politique, en recevant l'ensemble des formations
politiques, puis en confiant à Franco Marini la mission
quasi-impossible de rallier la droite et la gauche autour d'un
projet de réforme électorale.



Pour sa part, le chef de la droite Silvio Berlusconi n'a jamais
cédé sur son exigence d'un retour aux urnes le plus rapidement
possible, fermant ainsi la porte à toute formation d'un
gouvernement provisoire chargé d'une réforme de la loi
électorale.

Duel Berlusconi-Veltroni

Aux urnes, Silvio Berlusconi, 71 ans, se présentera pour la
cinquième fois devant les électeurs pour mener la coalition de
droite composée de quatre principales formations: Forza Italia, le
parti du "Cavaliere", Alliance Nationale (droite conservatrice),
les centristes de l'UDC et la Ligue du Nord.



Berlusconi fera face à Walter Veltroni, 52 ans, maire de Rome et
leader du nouveau Parti démocrate, qui affrontera son premier
scrutin à l'échelon national. Celui-ci a écarté l'idée de diriger
une large coalition de centre-gauche comme l'avait fait Romano
Prodi. Il table sur ce changement de stratégie et sur son image
d'"homme neuf" pour prendre l'avantage sur son rival.



afp/hof/boi

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Prodi soutient Veltroni

Le président du Conseil italien démissionnaire, Romano Prodi, a confirmé mercredi qu'il ne serait pas candidat pour mener la gauche aux élections lors du prochain scrutin, laissant le champ libre au maire de Rome, Walter Veltroni.

"Ma décision est de ne pas me présenter aux prochaines élections", a annoncé Romano Prodi à la presse.

"J'ai décidé de ne pas être candidat pour ouvrir la voie au changement de génération, qui est nécessaire. Quelqu'un devait donner l'exemple", a poursuivi l'ex-président du Conseil (68 ans).

Romano Prodi a affiché un air marqué et abattu.

"Mon adhésion au PD demeure totale, je le soutiendrai", a conclu Romano Prodi à propos du nouveau Parti démocrate, dirigé par Walter Veltroni, 52 ans.

Système contesté

Les Italiens retournent aux urnes en avril avec une loi électorale accusée d'entraîner une instabilité politique.

Adoptée à l'époque du gouvernement de Silvio Berlusconi fin 2005 pour réduire l'ampleur de la défaite annoncée par les sondages, la loi a rétabli le système proportionnel.

En instaurant un système proportionnel pur, elle a accru la fragmentation du paysage politique, favorisant la multiplication de micro-formations.

Son auteur, Roberto Calderoli du mouvement populiste de la Ligue du Nord, l'a lui-même qualifiée de "cochonnerie".

Depuis sa mise en place, de nombreux responsables politiques ont appelé à une réforme du mode de scrutin.

Mais la droite, forte des sondages qui lui donnent 16 points d'avance sur la gauche, a exigé un retour aux urnes avec la loi actuelle.