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Dominic Cummings, influent "Brexiter" et conseiller de Boris Johnson, s'en va

Le conseiller spécial de Boris Johnson, Dominic Cummings, va quitter son poste en fin d'année après la clôture des négociations sur le Brexit. 10 Downing Street, Londres, le 13 novembre 2020. [Keystone/epa - Facundo Arrizabalaga]
Le conseiller spécial de Boris Johnson, Dominic Cummings, annonce sa démission / Le 12h30 / 1 min. / le 13 novembre 2020
Dominic Cummings – le très influent mais controversé architecte de la campagne pour le Brexit – s'apprête à quitter son poste de conseiller spécial du Premier ministre Boris Johnson d'ici la fin de l'année, affaibli par des luttes intestines au 10 Downing Street.

Les "rumeurs sur mes menaces de démissionner sont inventées", a-t-il dit vendredi à la BBC, après des spéculations selon lesquelles il emboîterait le pas au directeur de la communication du 10 Downing Street et son allié du camp "Leave", Lee Cain.

Mais ma "position n'a pas changé depuis mon blog de janvier", a-t-il précisé, dans lequel il avait écrit vouloir se rendre "largement inutile" d'ici à la fin 2020.

Le départ annoncé de ce Brexiter pur jus a entraîné la livre sterling à la hausse, certains cambistes voyant un signal positif pour les négociations post-Brexit (lire encadré).

Selon une source gouvernementale citée par la BBC, son départ sera acté d'ici à Noël.

Luttes de pouvoir

Des luttes pour le pouvoir à Downing Street ont déjà conduit Lee Cain à démissionner mercredi, des députés conservateurs s'étant opposé à sa nomination comme directeur de cabinet, selon les médias britanniques.

Dominic Cummings, bientôt 49 ans, s'était fait de nombreux ennemis, y compris dans le camp conservateur, depuis sa nomination avec l'arrivée au pouvoir de Boris Johnson en juillet 2019, avant son élection triomphale en décembre.

Le poids considérable qu'il a pris auprès du dirigeant, son approche combative et son désir de vouloir tout contrôler, selon la presse, a conduit à un climat de tension permanent au sein de l'exécutif et des conservateurs.

A couteaux tirés avec les fonctionnaires, en raison de son désir de refaçonner la fonction publique, il est soupçonné d'avoir été à l'origine d'une série de licenciements d'assistants ministériels accusés de ne pas défendre avec assez de vigueur la cause du Brexit.

Montré du doigt en mai

En mai, Boris Johnson avait volé au secours de Dominic Cummings lors du scandale suscité par les déplacements de son conseiller en plein confinement, alors interdits.

>> Lire : Boris Johnson maintient son conseiller spécial, même s'il a violé les règles

Cette affaire, qui avait fortement fâché l'opinion publique, avait embarrassé le dirigeant conservateur, déjà en proie à de vives critiques sur sa gestion de la crise sanitaire.

La police avait conclu qu'il s'agissait d'une violation "mineure" insuffisante pour mener des poursuites. 

sjaq/afp

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Soulagement du côté des députés

Pour le député conservateur Bernard Jenkin, le départ de Dominic Cummings permettra de rétablir "le respect, l'intégrité et la confiance" qui "faisaient défaut ces derniers mois" entre les parlementaires et l'exécutif.

Dans l'opposition travailliste, le député David Lammy, estime sur Twitter que Dominic Cummings aura eu "l'une des influences les plus néfastes de l'histoire moderne sur le gouvernement britannique", laissant derrière lui une culture d'"intimidation, de tromperie, d'hypocrisie et d'orgueil démesuré".

Sprint final avant la transition post-Brexit

Ces bouleversements au cœur du pouvoir interviennent alors que le Royaume-Uni et l'Union européenne ont entamé un sprint final de négociations pour tenter d'aboutir à un accord commercial avant la fin de la période de transition post-Brexit, qui s'achève à la fin de l'année.

Un "no deal" à l'issue de cette période, durant laquelle les règles européennes continuent de s'appliquer, impliquerait le rétablissement de droits de douane et de quotas entre Londres et les 27.

Selon le journal The Times, Boris Johnson est désireux de renouer un dialogue apaisé avec les députés conservateurs et d'adopter une approche "moins dogmatique" face à l'Union européenne.

afp/sjaq