"Mes réflexes épidermiques sont de gauche", déclare l'épouse du
président issu du parti de droite UMP dans ce long entretien
accordé, avec l'assentiment de Nicolas Sarkozy, au quotidien marqué
à gauche.
Pas une militante
Comme on lui parle d'un fossé entre la droite et la culture,
elle répond qu'il s'agit là d'"une pensée extrême. Il y a sans
doute des gens extrêmement cultivés à droite et sans doute des
ignorants à gauche. Je suis de ces derniers, ignorante!" "J'ai
l'impression que les gens qui sont complètement d'un côté ou de
l'autre ne pensent qu'avec une partie du cerveau", dit-elle. "Si
mon mari se représentait, je voterais pour lui", affirme Carla
Bruni-Sarkozy.
"Même si je viens d'une famille bourgeoise, elle n'est pas du tout
conservatrice", assure-t-elle encore dans sa deuxième grande
interview accordée à un journal français depuis son mariage. "Les
miens ont été choqués par l'arrivée de Nicolas Sarkozy dans notre
paysage". "J'ai toujours les mêmes convictions même si je suis une
femme assez peu engagée politiquement", déclare celle qui n'a
"jamais beaucoup voté" et "n'a jamais été une militante."
Non aux tests ADN
Questionnée sur ce qui l'a fait réagir de manière épidermique,
elle répond "les tests ADN pour contrôler l'immigration".
Participerait-elle à nouveau à un meeting contre ces tests, comme
elle l'avait fait au Zénith à Paris le 14 octobre? "Si j'étais
libre d'y aller complètement, j'irais. Si je ne portais pas
préjudice à la nouvelle situation".
Cette "nouvelle situation" l'empêcherait-elle d'y aller? "Non",
répond Carla Bruni-Sarkozy. D'ailleurs, elle s'abstient de juger le
ministre de l'Immigration Brice Hortefeux, même si elle l'"aime
beaucoup" en tant que personne. Sur ce dossier, elle n'"ose pas
répondre à la bonne franquette. Ce n'est pas pour ne pas porter
préjudice à mon mari, mais par peur d'être nulle".
Engagement humanitaire
En tant que Première dame, Carla Bruni-Sarkozy dit vouloir faire
"quelque chose de fondamental", "lié à des actions humanitaires".
La tradition, "c'est de représenter les femmes françaises et les
hommes français, la France. J'ai juste essayé de m'engouffrer
dedans. Les traditions ne sont pas modernes, je suis une femme
moderne. J'ai juste pris ce chapeau-là et ce vêtement-là",
explique-t-elle.
Avant la sortie de son disque "Comme si de rien n'était"
(voir ci-contre), Carla Bruni-Sarkozy évoque son
"dédoublement" de chanteuse et de Première dame, qui lui permet de
"survivre au fait d'être complètement dépassée par la situation
extérieure". "Je recommencerai à faire des concerts lorsque mon
mari ne sera plus président de la République",
indique-t-elle.
afp/kot
Sortie anticipée pour son 3e album
La date de sortie du nouvel album de Carla Bruni-Sarkozy, intitulé "Comme si de rien n'était", a été avancée au 11 juillet, au lieu du 21 juillet comme initialement annoncé, a indiqué samedi sa maison de disques.
L'album "sortira en France et dans la plupart des pays européens le vendredi 11 juillet 2008", indique le communiqué de la maison de disque Naïve, qui précise que les royalties de la chanteuse seront intégralement reversées à la Fondation de France, un organisme caritatif.
Ce troisième album de Carla Bruni, qui s'éloigne de la veine folk de ses débuts, est marqué par des influences pop des années 60. Il contient 14 chansons, en majorité écrites avant sa rencontre avec le président Nicolas Sarkozy, et dure 42 minutes.
Paru fin 2002, le premier album de l'ancien mannequin, "Quelqu'un m'a dit", a connu un succès public et critique considérable (1,2 million d'exemplaires en France, 800'000 à l'étranger).
Son deuxième album, "No promises", sorti début 2007, dans lequel elle mettait en musique des textes de poètes anglo-saxons, n'a pas connu le même succès. Il a été vendu à 380'000 exemplaires dans le monde dont 110'000 en France, selon son agent.