Sous une légère pluie, les manifestants, pour la plupart des
écoliers, se sont alignés sur l'axe Salahedine qui traverse le
territoire palestinien de Rafah, au sud, jusqu'à Beit Hanoun au
nord sur près de 40 kilomètres.
En fin de matinée, un groupe rassemblé à Beit Hanoun, avec des
cadres du mouvement islamiste Hamas en première ligne, a marché
vers Erez, principal point de passage entre la bande de Gaza et
Israël tandis que des appareils israéliens survolaient le secteur.
"Le siège de Gaza ne fera que nous renforcer", "le monde a condamné
Gaza à mort", ou "Sauvez Gaza", pouvait-on lire sur des pancartes.
L'armée a affirmé avoir arrêté "une cinquantaine" de Palestiniens
qui s'étaient approchés d'Erez.
Craintes d'Israël
Israël craignait que la chaîne humaine ne se mue en une marche
vers le territoire israélien. En janvier dernier, des centaines de
milliers de Palestiniens de Gaza sont passés en Egypte après la
destruction de la clôture frontalière à l'explosif par des
activistes du Hamas.
L'armée et la police israéliennes se tenaient prêtes pour faire
face à tout débordement à la frontière, laissant entendre qu'elles
n'hésiteraient pas à tirer des balles réelles en dernier
recours.
Mobilisation pacifique
La manifestation a été organisée par le Comité populaire contre
le siège de Gaza (PCAS), dirigé par le député Jamal Al-Khoudari
proche du Hamas qui contrôle la bande de Gaza depuis juin 2007. "Il
s'agit d'une activité pacifiste et civilisée qui permet aux gens
d'exprimer leur rejet du siège et de la punition collective", a
déclaré Jamal Al-Khoudari.
Nous poussons un cri d'alarme pour que le monde réagisse". "C'est
un message adressé à la communauté internationale et à l'occupation
israélienne et j'espère qu'ils le saisiront en levant le siège", a
renchéri Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas.
afp/cab/tac
Blocus sur Gaza depuis le 17 janvier
Les points de passage de Gaza, contrôlés par Israël, sont fermés quasiment en permanence depuis la prise de pouvoir par le Hamas.
En représailles à la poursuite des tirs de roquettes palestiniennes, Israël a imposé le 17 janvier à Gaza un blocus qui s'est traduit par des pénuries de produits de base et des coupures d'électricité.
Nouveaux morts sur le terrain
Peu après la manifestation, un jeune israélien a été blessé à Sdérot, dans le sud d'Israël, par une roquette tirée depuis la bande de Gaza.
Dans la nuit de dimanche à lundi, quatre activistes, dont trois membres de la branche militaire du Hamas, avaient été tués par l'armée israélienne dans la bande de Gaza.
Ces nouveaux décès portent à 6158 le nombre de personnes tuées dans les violences israélo-palestiniennes depuis 2000.