Une roquette a endommagé l'aéroport de Gondar, a précisé le gouvernement éthiopien. L'autre est tombée près de l'aéroport de Bahir Dar, également située dans l'Etat d'Amhara, dans le nord de l'Ethiopie.
Les autorités éthiopiennes n'ont pas fait état de victimes. Celles de l'Etat du Tigré, région dissidente, ont parlé de représailles après de récents raids aériens éthiopiens visant des bases militaires de ses forces.
"Tout aéroport utilisé pour attaquer le Tigré est une cible légitime, pas les villes de l'Etat d'Amhara", a déclaré le président de l'Etat du Tigré, Debretsion Gebremichael, dans un message envoyé à Reuters. Les forces du Tigré ont aussi menacé de s'en prendre aux infrastructures de l'Erythrée, qu'elles accusent de prêter main forte à l'Ethiopie.
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Situation "alarmante", selon Michelle Bachelet
Les combats au Tigré ont fait ces dernières semaines des centaines de morts et poussé des milliers de civils à chercher refuge au Soudan voisin.
La Haute-commissaire aux droits de l'homme Michelle Bachelet s'est dit "de plus en plus alarmée" par la situation dans le nord du pays où les forces nationales et les soutiens du parti au pouvoir dans la région s'opposent, a dit vendredi à la presse un porte-parole.
Elle met en garde contre la possibilité que celle-ci aboutisse à de nombreuses victimes et d'importants déplacements forcés.
Craintes d'une escalade
De nombreux observateurs craignent que le conflit au Tigré n'entraîne l'Ethiopie et sa mosaïque d'ethnies dans une guerre communautaire, mais aussi déstabilise la Corne de l'Afrique.
Ethiopie et Erythrée se sont affrontées dans une guerre meurtrière entre 1998 et 2000, à l'époque où le TPLF dominait l'appareil politique et sécuritaire à Addis Abeba. Les deux pays sont restés à couteaux tirés jusqu'à ce que Abiy Ahmed devienne Premier ministre en 2018 lequel a fait la paix avec Asmara.
asch avec agences
L'ONU appelle à une "enquête approfondie" sur un massacre présumé
L'ONU a demandé une "enquête approfondie" sur le massacre présumé à Mai-Kadra, en Ethiopie, révélé par Amnesty International. Si des assauts délibérés contre des civils sont confirmés, ils pourraient équivaloir à des crimes de guerre, a-t-elle dit vendredi à Genève.
Jeudi, Amnesty International avait affirmé que de nombreux civils avaient été tués il y a quelques jours lors d'un "massacre" perpétré selon des témoins par des forces loyales au parti régional. Ces indications "ne sont pas encore entièrement vérifiées", y compris sur de possibles violences ethniques, a affirmé le porte-parole du Haut-Commissariat. Mais elles "sont vraiment horribles".
La Haute-commissaire aux droits de l'homme Michelle Bachelet avait lancé il y a une semaine un appel à des investigations indépendantes sur toutes les violations des droits de humains dans le cadre de ce conflit. Depuis, des indications de bombardements lourds des forces nationales et des violences importantes entre les parties ont été reçues.