Ce Partenariat régional économique global (RCEP) vise à créer une gigantesque zone de libre-échange entre les 10 Etats de l'Asean - Indonésie, Thaïlande, Singapour, Malaisie, Philippines, Vietnam, Birmanie, Cambodge, Laos et Brunei - ainsi que la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.
Il devient l'accord commercial le plus important du monde en termes de Produit intérieur brut (PIB), selon des analystes, et concernera plus de 2 milliards d'habitants.
"Je suis heureux qu'après huit années de négociations complexes, nous puissions terminer officiellement aujourd'hui les négociations du RCEP", a déclaré le Premier ministre vietnamien Nguyen Xuan Phuc, dont le pays assure la présidence tournante de l'ASEAN.
Protection des travailleurs et de l'environnement exclue
Le RCEP, dont les membres représentent 30% du PIB mondial, sera "une étape majeure pour la libéralisation du commerce et de l'investissement" dans la région, a estimé Rajiv Biswas, économiste en chef pour l'Asie et le Pacifique du consultant IHS Markit.
La signature de cet accord intervient dans un contexte de forte crise économique en raison de l'épidémie de Covid-19 pour les dix membres de l'Association des nations du sud-est asiatique (ASEAN).
Ils espèrent beaucoup de cet accord, qui devrait leur permettre de booster leurs économies en rendant leurs produits moins chers à l'exportation, et en facilitant la vie de leurs entreprises via une harmonisation des procédures.
L'accord comprend la propriété intellectuelle, mais exclut tout ce qui touche à la protection des travailleurs et à l'environnement.
ats/asch
Influence chinoise
Ce pacte, dont l'idée remonte à 2012, est considéré comme la réponse chinoise à une initiative américaine aujourd'hui abandonnée. Il "solidifie les ambitions géopolitiques régionales plus larges de la Chine autour des "nouvelles routes de la soie" ("Belt and Road Initiative" en anglais)", analyse Alexander Capri, professeur à la Business School de l'Université Nationale de Singapour. "C'est en quelque sorte un élément complémentaire" de cet instrument-phare de la stratégie d'influence de Pékin sur le monde.
En janvier 2017, Donald Trump dernier avait retiré les Etats-Unis du grand projet concurrent, le Traité de libre-échange transpacifique (TPP), promu par son prédécesseur démocrate Barack Obama. Le président élu Joe Biden pourrait néanmoins se montrer plus engagé dans la région, à l'image de Barack Obama, juge Alexander Capri.