"Je veux faire entendre à tout le pays que je présente ma démission", a déclaré Manuel Merino lors d'une allocution télévisée au lendemain de la violente répression des manifestations.
Des scènes de liesse ont aussitôt eu lieu dans les rues de la capitale, alors que le Parlement doit désormais nommer un nouveau président parmi ses membres.
Des milliers de manifestants
Samedi, des milliers de manifestants, pour la plupart des jeunes de moins de 25 ans, sont de nouveau descendus dans la rue dans différentes villes du pays pour exiger la démission de Manuel Merino et rejeter ce qu'ils considèrent comme un coup d'Etat
parlementaire.
La répression menée par la police a fait deux morts, selon les autorités. Le coordinateur national des droits de l'Homme a de son coté annoncé que 102 personnes ont été blessées et au moins 41 sont portées disparues.
La plus grande marche a réuni à Lima des milliers de personnes qui ont convergé vers la place San Martin. La police a de nouveau fait usage de gaz lacrymogènes, lancé y compris par hélicoptères, pour disperser des manifestants qui menaçaient de marcher sur le siège du Parlement.
Les jeunes portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: "Merino, tu n'es pas mon président", "Merino imposteur", "le Pérou s'est réveillé". Un groupe s'est approché de la maison de Manuel Merino, à l'est de Lima, pour manifester au son des casseroles et tambours.
Destitution de l'ancien président
Le Parlement péruvien avait voté lundi la destitution du président Martin Vizcarra, qui jouit d'une grande popularité, pour "incapacité morale", le chef de l'Etat étant accusé d'avoir reçu des pots-de-vins alors qu'il était gouverneur en 2014, ce qu'il dément.
Son éviction et l'accession à la présidence de Manuel Merino, un ingénieur agronome de centre-droit de 59 ans jusque-là à la tête du Parlement, ont précipité les Péruviens dans les rues du pays.
Après le début des violences, 11 des 18 ministres du cabinet présidentiel, qui avaient prêté serment jeudi, ont annoncé leur démission.
afp/boi