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Le procès de l'attentat déjoué du Thalys en 2015 s'est ouvert à Paris

Les enquêteurs au travail après l'attaque du Thalys en août 2015. [AP/Keystone]
Le procès de l'attentat déjoué du Thalys en 2015 s'est ouvert à Paris / Le 12h30 / 1 min. / le 16 novembre 2020
Un Marocain de 31 ans et trois complices sont jugés depuis lundi devant la cour d'assises spéciale, à Paris. L'homme, armé d'une kalachnikov, avait été maîtrisé par des passagers d'un train Thalys en 2015, l'empêchant de commettre un massacre.

"Vous reconnaissez l'ensemble des faits ?", a demande le président de la Cour en début d'après-midi. "Oui, l'ensemble", a répondu l'accusé.

Interrogé sur son parcours avant l'attentat, il a raconté son enfance au sein d'une fratrie de six au Maroc, où son père tenait un club d'athlétisme, avant d'émigrer en Espagne. Puis comment il a commencé à consommer de la cocaïne et à en vendre à Madrid, avant d'être expulsé d'Espagne.

Un "attentat de masse" évité

Le 21 août 2015 en fin d'après-midi, le principal accusé était monté dans le train Amsterdam-Paris en gare de Bruxelles. Il avait retiré sa chemise aux toilettes, puis placé un pistolet dans sa ceinture et une kalachnikov en bandoulière.

Au moment de sortir, torse nu, il s'était retrouvé face à deux autres passagers qui s'étaient alors jetés sur lui et avaient réussi à attraper la kalachnikov. Mais l'homme avait tiré sur l'un d'entre eux avec son pistolet avant de reprendre le fusil d'assaut.

Alertés par le bruit, trois Américains en vacances, dont deux militaires, avaient réussi finalement à le maîtriser avec l'aide d'autres passagers. L'auteur de l'attaque avait pu être interpellé en gare d'Aras.

"Il avait assez de munitions pour tuer 300 personnes", lance l'avocat des Américains, Me Thibault de Montbrial, qui ne doute pas qu'un "attentat de masse" a été évité.

Le jeune Marocain avait rejoint le groupe Etat islamique en Syrie en mai 2015. A l'été, il avait pris la route vers l'Europe depuis la Turquie avec son commanditaire, Abdelhamid Abaaoud, venu piloter depuis la Belgique la cellule jihadiste qui préparait aussi les attentats du 13-Novembre à Paris. Ce dernier avait été tué par la police peu après.

>> Lire : Le tireur du Thalys obéissait au coordinateur des attentats de Paris

Série d'attaques en projet

Selon les enquêteurs, l'attaque du Thalys s'inscrit dans une série d'attaques djihadistes projetées depuis la Syrie: celle, avortée, contre une église de Villejuif (région parisienne) en avril 2015, les attentats de novembre 2015 à Paris puis ceux du 22 mars 2016 à Bruxelles.

Célébrés en héros en France où ils ont reçu la légion d'honneur à l'Elysée, puis à leur retour aux Etats-Unis, les trois Américains aujourd'hui âgés de 28 ans seront présents pour leur audition devant la cour d'assises spéciale en fin de semaine, a indiqué leur avocat.

Trois hommes se tiennent aux côtés du principal accusé dans le box: le premier avait joué le rôle d'éclaireur sur la route des migrants entre la Turquie et l'Allemagne, un autre est le logisticien présumé des attentats du 13-Novembre.

Le procès, qui doit durer jusqu'au 17 décembre, s'ouvre dans un contexte de forte menace terroriste après une succession de trois attentats en un mois, devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, à Conflans-Saint-Honorine et à Nice.

afp/oang

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Clint Eastwood finalement pas entendu comme témoin

En 2018, les Américains avaient joué leur propre rôle dans un film de Clint Eastwood, "Le 15h17 pour Paris" - de fait la seule "reconstitution" des faits à laquelle ils ont participé. Le réalisateur de 90 ans aurait à ce titre être entendu comme témoin par visioconférence la semaine prochaine.

>> Lire : Les héros de l'attaque du Thalys réunis à Paris pour la projection de leur film

Après en avoir délibéré, la cour a tranché et a décidé de passer outre, étant donné que Clint Eastwood n'avait pas été "un témoin direct" et que les Américains seront "parfaitement capables d'expliquer le déroulement des faits" lors de leur audition, prévue à partir de jeudi.