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Jeremy Corbyn a été réintégré au sein des travaillistes britanniques

L'ancien chef du Labour britannique Jeremy Corbyn (ici en décembre 2019). [Reuters - Hannah McKay]
Jeremy Corbyn a été réintégré au sein des travaillistes britanniques / Le Journal horaire / 14 sec. / le 18 novembre 2020
Réintégré mardi au sein du Parti travailliste britannique, Jeremy Corbyn ne sera cependant pas autorisé à siéger comme député travailliste. Un rapport accablant avait révélé l'antisémitisme de sa formation lorsqu'il la dirigeait.

"Je suis ravi d'avoir été réintégré au sein du Parti travailliste", a indiqué Jeremy Corbyn mardi sur Twitter, appelant la formation à "se rassembler désormais pour s'opposer et vaincre le gouvernement conservateur profondément nuisible".

Mercredi, le chef actuel du parti, Keir Starmer, a cependant précisé sur Twitter que le député ne sera pas autorisé à siéger au Parlement au sein du groupe travailliste.

La réponse de Jeremy Corbyn au rapport rédigé par un organisme indépendant (lire encadré) a "sapé et retardé notre travail pour restaurer la confiance dans la capacité du Parti travailliste à lutter contre l'antisémitisme", a-t-il expliqué pour justifier sa décision.

Un signe pour les associations juives

Keir Starmer satisfait ainsi les associations juives, très remontées contre l'ex-chef du parti, mais risque de soulever la colère de l'aile gauche que représente l'ancien chef de file. Il a du reste laissé la porte entrouverte, en ajoutant qu'il continuerait à "étudier la situation".

Le groupe des "travaillistes contre l'antisémitisme" a déploré pour sa part, dans un communiqué, que "la communauté juive continue d'être ignorée".

Agé de 71 ans, Jeremy Corbyn avait été suspendu pour avoir mis en doute certaines des conclusions du rapport, reprochant notamment aux critiques internes et aux médias d'exagérer l'antisémitisme existant sous sa direction, de 2015 à 2020.

Mais cette décision a été invalidée par le comité des différends du Comité national exécutif (NEC) du Labour, l'instance dirigeante du parti.

afp/oang

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Défaillances "inexcusables" face à l'antisémitisme

Secoué depuis des années par des incidents à répétition et une foule de démissions, le Labour a fait l'objet d'une enquête menée par un organisme indépendant, le Comité pour l'égalité et les droits humains (EHRC).

Ce dernier avait conclu fin octobre à des défaillances "inexcusables" résultant d'un "manque de volonté de s'attaquer à l'antisémitisme".

L'enquête reproche à l'équipe de Jeremy Corbyn d'avoir minimisé ou ignoré les plaintes de travaillistes juifs après un déluge de propos antisémites en ligne ou dans des réunions du parti, voire d'avoir parfois interféré activement en faveur d'alliés stratégiques.

Jeremy Corbyn avait été suspendu dans la foulée.

En avril dernier, Keir Starmer avait pris la tête du Parti en s'engageant à l'unifier et à s'attaquer à l'antisémitisme.