Les observateurs du CPT dénoncent les pratiques à l'oeuvre, tout particulièrement dans la région d'Evros, la plus orientale de la Grèce, frontalière avec la Turquie, et sur l'île de Samos, séparée de la Turquie par un détroit large de seulement 1,6 kilomètre.
"Le CPT ne comprend pas comment les autorités grecques maintiennent en rétention de jeunes enfants et des nouveau-nés dans des conditions aussi traumatisantes pendant des périodes allant jusqu'à un mois, voire plus", écrivent-ils jeudi dans un communiqué.
Des cellules surchargées
Au port de Samos, ils ont visité deux cellules de 42 et 32 mètres carrés, accueillant respectivement 43 et 50 personnes, sans chauffage, sans éclairage et sans lits. Ils pointent des conditions d'hygiène déplorables et des migrants n'ayant "aucune possibilité de contact avec le monde extérieur". Ils révèlent qu'un cas de gale a été détecté dans un autre centre.
"Ces conditions constituent clairement un traitement inhumain et dégradant", conclut le rapport du CPT, qui demande aux autorités grecques de "prendre des mesures".
Les auteurs déplorent également que la justice grecque choisisse de poursuivre au pénal de nombreux migrants pour "entrée illégale" sur le territoire et leur inflige des peines pouvant atteindre 4 ans de prison et 10'000 euros d'amende.
Enfin, le CPT rapporte des témoignages de migrants reconduits en Turquie par des policiers traversant en bateau le fleuve Evros, frontière entre les deux pays.
Une approche européenne demandée
"La croyance que des conditions difficiles dissuaderont les migrants d'arriver en Grèce semble subsister, sans tenir compte des facteurs incitant ces gens à risquer leur vie pour entrer dans le pays", déplorent les auteurs du rapport.
Si le CPT prend la précaution de souligner que le problème nécessite une "approche européenne coordonnée", il estime que cela "ne peut dispenser l'Etat grec de ses obligations en matière de droits de l'homme".
afp/boi