«Demain sera un jour de calme, de compréhension et (le jour) de
l'engagement de l'Etat pour l'exécution de la volonté des citoyens
du Kosovo», a annoncé Hashim Thaçi, l'ex-leader de l'Armée de
libération du Kosovo (UCK).
Dimanche à 15h00
Ce sera «un grand jour, un jour historique (...), un jour de
grâce pour un Kosovo souverain et indépendant», a ajouté Hashim
Thaçi. Immédiatement, un concert de klaxons a salué la nouvelle à
Pristina, les voitures arborant drapeaux kosovars et
américains.
La presse du Kosovo tablait sur une proclamation à 15h00, heure à
laquelle le Parlement de la province se réunira.
L'UE divisée
Les Etats-Unis et plusieurs grands pays de l'Union européenne
(Grande-Bretagne, France, Allemagne et Italie) devraient
reconnaître rapidement l'indépendance, dès lundi peut-être, après
une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE.
Mais six autres, craignant qu'une indépendance du Kosovo
n'encourage les séparatismes, ne devraient pas le faire dans un
proche avenir (Chypre, la Grèce, l'Espagne, la Bulgarie, la
Roumanie, la Slovaquie).
Favorable à une indépendance, la Suisse a confirmé sa volonté de
rester engagée dans la province et de contribuer à la mission
européenne qui prendra le relais de l'ONU (la Minuk) pour encadrer
les premiers pas du nouvel Etat (lire
encadré).
agences/kot/ant
Eulex: le défi de l'UE
L'Union européenne a donné samedi son feu vert formel à l'envoi d'une mission de quelque 2000 policiers et juristes, baptisée Eulex. La tâche de l'UE s'annonce comme un défi, en particulier dans le Nord, où vivent 40'000 des 120'000 Serbes présents au Kosovo (un peu moins de 10% de la population).
Leur principal leader, Milan Ivanovic, opposé à toute indépendance, a rejeté samedi la légitimité de la mission de l'UE. «Par essence, la mission (de l'UE) a les caractéristiques d'une occupation et ne sera acceptée ni par la Serbie ni par les Serbes du Kosovo», a-t-il déclaré.
Belgrade, soutenu par la Russie, reste opposé à toute indépendance unilatérale. «Je n'abandonnerai jamais la lutte pour notre Kosovo», a juré vendredi, en prêtant serment, le président serbe Boris Tadic, réélu le 3 février. Il avait auparavant averti que les relations ne seraient «plus les mêmes» avec les pays qui reconnaîtraient le Kosovo.
La Serbie a par avance «annulé» toute proclamation d'indépendance qu'elle juge «illégale», et prévu de s'y opposer par «toutes les mesures diplomatiques, politiques et économiques».