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L'archevêque Wilton Gregory devient le premier cardinal afro-américain

L'archevêque Wilton Gregory devient le premier cardinal afro-américain. [Keystone/AP - Andrew Harnik]
Wilton Gregory devient le premier cardinal afro-américain / Le Journal horaire / 1 min. / le 28 novembre 2020
L'archevêque de Washington Wilton Gregory, actuellement en quarantaine à Rome, a enchaîné via internet des entrevues minutées telle une vedette hollywoodienne avant un grand lancement. Samedi, il deviendra le tout premier prélat noir américain à s'agenouiller devant un pape pour devenir cardinal.

Par ce choix "très important", l'Eglise catholique affiche "son soutien à la communauté afro-américaine", se réjouit le prélat de 72 ans. "Je suis tout seul, à ce stade un individu symbole", confie à l'AFP le natif de Chicago, avec un large sourire.

Le premier archevêque noir de la capitale américaine, depuis dix mois, n'avait pas hésité en juin à fustiger la tentative du président américain d'"intimider" les foules, en instrumentalisant la religion. Donald Trump venait de poser Bible à la main devant une église à quelques pas de la Maison Blanche, après la dispersion brutale de manifestants antiracistes la veille.

Tolérance zéro contre les abus sexuels

Le prélat s'est également fait un nom en défendant la "tolérance zéro" contre les abus sexuels du clergé, notamment lorsqu'il fut président de la Conférence épiscopale américaine au début des années 2000.

Le Saint-Siège vient de publier un rapport accablant sur le très influent cardinal Theodore McCarrick, un ex-archevêque de Washington défroqué par le pape François début 2019, après avoir été jugé coupable d'agressions sexuelles sur un mineur et des adultes.  "Un rapport attristant, mais important pour l'avenir" pour réviser le processus de sélection des évêques, commente Wilton Gregory.

>> Lire aussi : Le Vatican dément avoir couvert les abus sexuels d'un ex-cardinal américain

Homme de dialogue

Le futur cardinal américain bénéficie aussi d'une image de modéré et d'homme de dialogue, dans une Eglise catholique américaine extrêmement divisée entre progressistes et ultra-conservateurs souvent hostiles au pape, prenant position dans l'arène politique.

"Cela doit changer. Les divisions qui apparaissent si âprement dans la sphère publique ne correspondent pas à notre vocation dans l'Eglise", tacle l'archevêque. Sauf que la guerre interne, très focalisée sur la morale sexuelle, semble loin de se calmer.

Dès le 12 novembre, le pape François - aux antipodes de Donald Trump sur les migrants, la peine de mort, la justice sociale ou encore la primauté des marchés financiers - avait félicité le président américain élu Joe Biden, qui deviendra le deuxième président catholique des Etats-Unis après John F. Kennedy.

Dans la foulée, la président de la Conférence des évêques catholiques des Etats-Unis, l'archevêque de Los Angeles, José Gomez, a institué une commission pour examiner le programme pro-avortement de Joe Biden, qui pourrait être "une menace sérieuse pour le bien commun".

jfe avec afp

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Treize nouveaux cardinaux en phase avec le pape

Le pape François continue à modeler une hiérarchie de l'Eglise proche de ses priorités en remettant leur toque samedi à treize nouveaux cardinaux venant de tous les continents lors d'une cérémonie en mode restreint, Covid-19 oblige.

A l'issue de son septième consistoire depuis son élection en 2013, le pape argentin de 83 ans aura choisi presque une centaine de cardinaux sur le total actuel de 232. Mais surtout plus de la moitié des "cardinaux-électeurs" (ceux qui ont moins de 80 ans), les seuls participant à la désignation de son successeur.

"Le Saint-Père a mis un point d'honneur à inclure dans le collège des cardinaux de différentes races, langues, cultures", se félicite Mgr Gregory. "Il a nommé des cardinaux dans des pays qui n'en avaient jamais eu, il veut clairement un collège de cardinaux qui reflète la grande diversité de l'Eglise".