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Pas de majorité absolue pour le parti du président Kaboré au Burkina Faso

Pas de majorité législative pour le président Kaboré au Burkina Faso. [AP - Sophie Garcia]
Pas de majorité législative au Burkina Faso pour le président Kaboré. / Le Journal horaire / 30 sec. / le 29 novembre 2020
Le parti du président Marc Roch Christian Kaboré, réélu pour un second mandat au Burkina Faso, n'a pas obtenu la majorité législative lors du double scrutin présidentiel et législatif.

Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) est crédité de 56 sièges, et n'atteint donc pas la majorité absolue qui est de 64 sièges, sur un total de 127, a annoncé dimanche la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Le parti de M. Kaboré, élu dès le premier tour de la présidentielle avec 57,87% des suffrages, pourrait toutefois obtenir cette majorité avec l'aide de partis alliés.

Le président Kaboré pourra ainsi compter sur les 13 sièges du Nouveau temps pour la démocratie, le parti de l'actuel ministre des Transports, Vincent Dabilgou, qui soutenait sa candidature. Il peut également compter sur d'autres petits partis, comme l'Union pour la renaissance/Parti sankariste (Unir/PS) avec ses 5 sièges, le RPI (3 sièges) et le PDC (3 sièges).

Parti de l'ex-président en 2e place

Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l'ancien parti de l'ex-président Blaise Compaoré, chassé par la rue en octobre 2014 après 27 ans au pouvoir, représente la deuxième force politique avec 20 sièges. Son candidat, Eddie Komboïgo, était arrivé deuxième de la présidentielle, avec 15,48% des suffrages.

L'ex-parti au pouvoir devient ainsi la première formation de l'opposition, en lieu et place de l'Union pour le progrès et le changement (UPC), de Zéphirin Diabré, qui n'a recueilli que 12 sièges (contre 33 en 2015). Zéphirin Diabré avait fini 3e à la présidentielle.

Le devoir de donner le bon exemple

La communauté internationale a rencontré des représentants de l'opposition et de la majorité pour arriver à un consensus dans ce pays fragilisé par les attaques djihadistes et une crise économique provoquée par l'insécurité mais aussi le coronavirus.

"Notre classe politique a le devoir de donner le bon exemple, pour le salut du Burkina Faso et des générations futures", avait lancé M. Kaboré lors d'une soirée festive au siège de campagne de son parti.

Discours rassembleur

Dès l'annonce de sa victoire, le président Kaboré a tenu un discours rassembleur, lançant des appels du pied à l'opposition. "Dans une élection, il y a un vainqueur et des gens qui ont perdu. Mais cela ne doit pas nous détourner du fait que nous sommes tous des Burkinabè aspirant à construire ensemble un Burkina Faso meilleur pour l'ensemble des populations", a-t-il dit, promettant une "concertation permanente" et "d'être le président de tous les Burkinabè, sans exception".

Les éventuels recours doivent être déposés devant le Conseil constitutionnel ou le Conseil d'Etat dans les sept jours à compter de l'annonce des résultats. Ces deux institutions doivent proclamer les résultats définitifs dans les quinze jours qui suivent l'expiration du délai imparti pour les recours.

afp/jpr

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Attaques djihadistes récurrentes depuis 2015

Pays sahélien pauvre et enclavé de 20,3 millions d'habitants, le Burkina Faso est en proie depuis 2015 à des attaques djihadistes récurrentes qui ont fait au moins 1200 morts et plus d'un million de déplacés internes. Des pans entiers du territoire échappent au contrôle de l'Etat.

Ce sera le principal chantier du second mandat du président Kaboré, réputé consensuel mais qui a aussi été taxé d'immobilisme dans la lutte contre les groupes jihadistes.