Publié

Crise entre le Venezuela et la Colombie

H.Chavez a ordonné le retour de ses diplomates de Bogota
H.Chavez a ordonné le retour de ses diplomates de Bogota
Une crise diplomatique a éclaté dimanche entre la Colombie et ses voisins d'Equateur et du Venezuela après l'opération menée samedi par l'armée colombienne en territoire équatorien contre la guérilla marxiste des Farc.

Le président vénézuélien Hugo Chavez a ordonné la fermeture de
l'ambassade de son pays à Bogota. Son homologue équatorien Rafael
Correa qui avait rappelé son ambassadeur la veille, après
l'incursion militaire qui a causé la mort de 17 guérilleros, dont
le numéro 2 des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc),
Raul Reyes, a décidé dimanche de retirer son ambassadeur en
Colombie.

Reyes, ce "bon révolutionnaire"

"J'ordonne le retrait immédiat de tout notre personnel de
l'ambassade à Bogota. Que l'on ferme l'ambassade", a déclaré Hugo
Chavez qui a annoncé l'envoi de "dix bataillons à la frontière".
"Que l'aviation militaire se déploie, nous ne voulons pas la guerre
mais nous ne permettrons pas à l'empire ni à son chiot de venir
nous affaiblir", a lancé Hugo Chavez, en allusion aux Etats-Unis et
au président colombien Alvaro Uribe.



Au cours de son programme télévisé "Allô President", il a qualifié
Raul Reyes de "bon révolutionnaire", tout en traitant Alvaro Uribe
de "criminel" à la tête d'un "Etat terroriste".



Les autorités de Quito ont elles aussi dénoncé énergiquement
l'incursion des militaires colombiens sur son territoire.
"L'Equateur a décidé de retirer, dans l'immédiat, son ambassadeur à
Bogota à la suite des graves évènements survenus sur la frontière
qui constituent une transgression des principes de souveraineté et
d'intégrité territoriale", a annoncé dimanche la Chancellerie.

L'Equateur se fâche aussi

La Colombie a commis "la violation la plus grave de la
souveraineté" de l'Equateur de ces dernières années, a affirmé le
ministre équatorien de l'Intérieur Gustavo Larrea. Une délégation
ministérielle équatorienne a été dépêchée dimanche par le président
Rafael Correa dans le camp des Farc où s'est produit le raid.



"Nous voulons aussi savoir avec exactitude quelles ont été les
armes utilisées" dans cette opération, a déclaré le ministre de la
Défense, Wellington Sandoval. Ce dernier a également précisé que
l'armée équatorienne avait été placée en état d'alerte après la
protestation officielle transmis par Quito à Bogota.

Mensonges?

Samedi soir, le président Correa a accusé son homologue
colombien Alvaro Uribe de lui avoir menti en présentant cette
opération militaire comme une action de "poursuite à chaud". Rafael
Correa a précisé que les militaires équatoriens dépêchés sur place
"ont trouvé des cadavres de guérilleros en sous-vêtements, en
pyjamas, ce qui revient à dire qu'il n'y a pas eu de poursuite à
chaud et qu'ils ont été bombardés et massacrés pendant qu'ils
dormaient".



Les soldats équatoriens ont secouru dimanche deux jeunes femmes,
seuls rescapés du raid colombien. Elles ont été transportées en
hélicoptère dans une caserne voisine où leur "état est stable", a
indiqué le porte-parole du bataillon responsable de la zone.



agences/tac

Publié

La Colombie se défend auprès de l'Equateur

La Colombie a nié dimanche avoir violé la souveraineté territoriale de l'Equateur dans l'opération qui s'est soldée par la mort de plusieurs rebelles, dont le N°2 des FARC Raul Reyes.

"Nous répondrons aujourd'hui à la protestation" de Quito, a fait savoir Bogota, mais "pour l'heure, nous avançons que la Colombie n'a pas violé la souveraineté et qu'elle a agi conformément au principe de légitime défense".

"Les terroristes, parmi lesquels Raul Reyes, avaient l'habitude de tuer en Colombie et de se réfugier sur les territoire des pays voisins", poursuit le communiqué. "La Colombie a souffert de nombreuses fois de cette situation que nous devons éviter pour nos citoyens."

Le ministre de la Défense a affirmé que les forces colombiennes avaient localisé Reyes grâce à un informateur et bombardé un camp du côté colombien de la frontière avec l'Equateur, où ils pensaient trouver le N°2 des FARC.

Une fois les troupes arrivées sur les lieux, elles auraient été attaquées depuis un autre camp, situé, lui, du côté équatorien; elles auraient alors franchi la frontière pour prendre cette base et y auraient découvert le cadavre de Reyes.

Contexte tendu

La mort de Raul Reyes intervient alors que la guérilla a relâché unilatéralement, grâce à la médiation du président Chavez, six otages colombiens depuis le début de l'année.

Le président du Venezuela, qui a un rôle de médiateur auprès de la guérilla sans l'accord de Bogota, a averti qu'une opération similaire de l'armée colombienne au Venezuela constituerait une "cause de guerre".