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Le prince Harry de retour d'Afghanistan

Harry a été accueilli par le prince Charles et William (dans l'ombre).
Harry a été accueilli par le prince Charles et William (dans l'ombre).
Le prince Harry est rentré samedi au Royaume Uni après avoir combattu pendant dix semaines en Afghanistan. La mission du jeune homme a été écourtée à la suite de sa divulgation dans la presse étrangère.

Le prince, troisième dans l'ordre de succession au trône, a
atterri peu avant midi sur la base aérienne de Brize Norton, à
l'ouest de Londres. L'avion transporteur de troupes Tristar de la
Royal Air Force avait décollé dans la nuit de vendredi à samedi
d'Afghanistan.

Le sous-lieutenant Wales, nom sous lequel il est connu dans
l'armée, est apparu revêtu de son uniforme de camouflage à sa
descente de l'appareil. Il s'agissait du premier membre de la
famille royale à rejoindre le front, depuis que son oncle, le
prince Andrew, a servi en tant que pilote d'hélicoptère lors de la
guerre des Malouines, en 1982. Il a été accueilli par son père, le
prince Charles, et son frère aîné, le prince William.



"Je ne dirais pas du tout que je suis un héros. Je ne le suis pas
plus que n'importe qui d'autre (...) il y a des milliers et des
milliers de soldats là-bas", a déclaré le prince dans une interview
accordée à la presse peu après sa descente de l'avion.

Déçu, mais pas en colère

Il a estimé que "les vrais héros" étaient les blessés présents
dans l'avion qui le ramenait en Angleterre. "Leur courage force
l'humilité" (..) l'un d'eux avait perdu un bras gauche et une jambe
droite. Un autre a été sauvé par son copain qui a fait barrage mais
il a pris des débris dans le cou. Ceux-là sont des héros, ce sont
des gars qui ont été soufflés par une mine... tout en servant leur
pays", a dit le prince.



Le fils du prince Charles et de Diana s'est dit "déçu" après
l'annulation de sa mission prévue jusqu'en avril. "De la colère, ce
n'est pas le mot que j'utiliserais mais je suis un peu déçu. Je
pensais que je pourrais aller jusqu'à la fin... Mais je suis de
retour maintenant... J'ai hâte de prendre un bain... j'aurais aimé
rester avec les gars", a-t-il admis.

Mi-décembre

L'officier du régiment de cavalerie «Blues and Royals» avait été
dépêché mi-décembre aux côtés des quelque 7800 soldats britanniques
déployés dans la province d'Helmand, dans le sud afghan où ont lieu
les plus violents combats du pays.



Il s'agissait du premier membre de la famille royale à rejoindre
le front, depuis que son oncle, le prince Andrew, a servi en tant
que pilote d'hélicoptère lors de la guerre des Malouines, en
1982.

Mission secrète

Le ministère de la Défense s'était entendu avec la presse pour
que la mission afghane reste secrète. Mais l'affaire a été éventée
jeudi par le site américain Drudge Report, qui avait révélé en 1998
la liaison entre la stagiaire Monica Lewinsky et l'ancien président
américain Bill Clinton.



Le ministère de la Défense a été contraint d'avorter la mission,
qui devait normalement se prolonger jusqu'en avril, au plus grand
dam du sous-lieutenant, selon la presse. «Laissez-moi y retourner»,
titrait samedi le «Daily Telegraph». Citant sans le nommer un
responsable de Clarence House, résidence du prince Charles, le
quotidien affirme que le sous-lieutenant Wales se meurt de repartir
au front.

Menaces

Mais le retour au combat du fils cadet du prince Charles et de
Diana semble difficile, souligne la presse, évoquant les menaces
lancées à son encontre par des islamistes.



Le ministère britannique de la Défense avait décidé vendredi de
rapatrier «immédiatement» l'officier de 23 ans «parce que la
couverture médiatique mondiale de (sa) présence en Afghanistan
pourrait avoir un impact sur la sécurité de tous ceux qui sont
déployés dans ce pays, et présenter des risques pour lui-même en
tant que soldat».



Peu avant son rapatriement, le sous-lieutenant commandait une
unité de sept Spartan, des véhicules de transport de troupes
blindés, dans le désert entourant l'ancien fief taliban Musa Qala,
repris en décembre lors d'une des plus importantes opérations des
troupes alliées. Le prince a également servi en tant que «JTAC»
(Joint Terminal Attack Controller), personne chargée du contrôle
aérien, en vue de la surveillance et du repérage des positions
ennemies.



ats/tac

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Charles fier et soulagé

Le prince Charles, héritier de la Couronne britannique, s'est déclaré samedi "extrêmement fier" de la mission que son fils cadet, le prince Harry, a achevée le même jour en Afghanistan.

"C'est un soulagement immense de le voir rentrer sain et sauf... Je suis extrêmement fier de ce qu'il a fait", a déclaré lors d'une interview télévisée le prince Charles, venu à la base aérienne de Brize Norton pour accueillir son fils.

"Tout en étant incroyablement fier de Harry, je suis tout aussi fier... du service dévoué rendu par l'ensemble de nos forces armées... Nous leur devons tellement", a ajouté le prince Charles.

Evoquant les difficultés pour un père d'avoir un enfant au front, l'héritier du trône a dit "savoir ce que c'est quand ils sont si loin et qu'on ne sait pas ce qui se passe".

"Je comprends pleinement ce qu'éprouvent tant d'autres familles et de proches de ceux qui servent sur le terrain", a-t-il ajouté. "Nous devons tellement aux familles des soldats", a-t-il dit.

Evoquant trois blessés qui se trouvaient à bord de l'avion ramenant le prince Harry, le prince Charles a estimé que cela rappelait combien le travail des soldats "est dangereux".

Peu après, le ministère britannique de la Défense a annoncé la mort, vendredi soir, d'un soldat en Irak. 4100 militaires britanniques sont stationnés dans ce pays.