"Je ne reconnais aucune de ces infamies avec lesquelles on me poursuit depuis six ans", a déclaré l'ex-chef de l'Etat, droit à la barre du tribunal correctionnel de Paris.
Après un faux départ lundi dernier, le procès a repris en présence de l'ex-haut magistrat Gilbert Azibert, qui a échoué à obtenir le renvoi de l'audience pour raisons de santé.
L'ancien magistrat de 73 ans, un masque FFP2 glissé sous ses lunettes, a salué l'ancien président et son avocat Thierry Herzog, avant de prendre place sur une chaise à leurs côtés.
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Renvoi refusé jeudi passé
Invoquant sa santé fragile dans le contexte de l'épidémie de coronavirus, Gilbert Azibert avait sollicité un renvoi. Mais après avoir ordonné une expertise médicale, qui l'a jugé apte à comparaître, le tribunal correctionnel l'avait sommé jeudi de venir, "en personne", à l'audience.
L'après-midi doit être consacrée à de rugueux mais décisifs débats procéduraux, la défense contestant notamment la validité des poursuites.
L'avocate de Nicolas Sarkozy, Me Jacqueline Laffont, a commencé à plaider la "nullité de la procédure toute entière", en raison selon elles de "nombreuses dérives" et de "violations répétées, graves" des droits de la défense dans ce dossier.
Tentative de corruption
Dans l'affaire des "écoutes", Nicolas Sarkozy, 65 ans, est soupçonné d'avoir, avec Me Herzog, tenté de corrompre Gilbert Azibert, alors en poste à la Cour de cassation.
Selon l'accusation, l'ex-président cherchait à obtenir des informations couvertes par le secret, voire à peser sur une procédure engagée devant la haute juridiction liée à l'affaire Bettencourt - dans laquelle il avait obtenu un non-lieu fin 2013.
En contrepartie, il aurait donné un "coup de pouce" à Gilbert Azibert pour un poste de prestige convoité par ce dernier à Monaco, mais qu'il n'a jamais obtenu.
Nicolas Sarkozy encourt dix ans d'emprisonnement et un million d'euros d'amende pour corruption et trafic d'influence, comme ses coprévenus jugés en sus pour violation du secret professionnel.
Ils contestent toute infraction.
Cette audience est inédite. Avant Nicolas Sarkozy, un seul ancien président, Jacques Chirac, a été jugé et condamné en 2011 dans l'affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris, mais sans avoir jamais comparu devant ses juges, pour des raisons de santé.
afp/ebz
Une affaire liée au financement de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy
Cette affaire, aussi appelée "Bismuth", trouve son origine dans un autre dossier: celui des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy, qui vaut une quadruple mise en examen.
C'est dans le cadre de ces investigations que les juges ont découvert en 2014 l'existence d'une ligne téléphonique officieuse entre l'ancien président et son avocat, ouverte sous le nom de "Paul Bismuth".