Il y a de la musique, des décorations, de la neige artificielle… mais également l'interdiction de sortir de sa voiture. Vin chaud, cœurs géants en pain d'épices et marrons grillés peuvent s'acquérir derrière son pare-brise, bien au chaud dans son habitacle motorisé.
C'est du moins ce qui est proposé pour l'heure dans la ville allemande de Landshut, en Bavière, ou encore à Kalkar, dans le nord-ouest du pays. Les intéressés circulent donc le long de chalets en bois et passent commande par la fenêtre de leur véhicule.
Esprit de fête?
Une façon pour eux de conserver "l'esprit de fête", pour certains, alors que les marchés de Noël sont pratiquement tous fermés en raison de la pandémie.
Mais d'autres sont frustrés par cette façon de faire, les marchés étant, à la base, associés étroitement à la période de l'Avent. La période marque traditionnellement un temps de mémoire, d'attente, d'espérance, voire de jeûne pour les chrétiens qui célèbrent le 24 ou le 25 du mois Noël, la naissance de Jésus.
Mais la période est aussi l'occasion de se retrouver entre amis, entre collègues ou en famille de façon festive dans des odeurs de cannelle, de gaufres et de biscuits, comme un avant-goût des fêtes de Noël. Dans ces marchés, on trouve d'ailleurs en général des crèches à vendre, on y entend des chants qui parlent de bergers, de rois mages et… de retrouvailles.
Essor spectaculaire
Les premières traces de ces marchés remontent au 14ème siècle en Allemagne sous l'appellation "Marchés de Saint-Nicolas". Plus tard, la Réforme a perpétué la tradition en les rebaptisant "Marchés de l'Enfant-Christ", pour lutter contre le culte des saints. On y achetait alors des friandises ou de petits objets en bois avant tout pour les enfants.
Mais depuis, le phénomène du marché de Noël a connu un essor spectaculaire - il s'exporte désormais jusqu'à Tokyo, Moscou, Pékin et même jusqu'à Taïpei sur l'île de Taïwan - et est devenu un atout économique et touristique d'envergure. Ce n'est donc pas un hasard si l'on crée des formules drive-in en Allemagne, à l'heure où les quelque 3000 marchés de Noël du pays sont annulés.
Gabrielle Desarzens/RTSreligion