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Betancourt allait être libérée, selon Quito

Ingrid Betancourt est au plus mal, selon un ancien otage des FARC.
Ingrid Betancourt au coeur d'un jeu politique tendu.
L'Equateur a affirmé que l'attaque colombienne samedi contre un camp des FARC avait empêché la libération d'Ingrid Betancourt et d'autres otages. Le pays, tout comme le Venezuela, a rompu ses relations diplomatiques avec Bogota.

"Je regrette de vous annoncer que les conversations étaient
assez avancées pour libérer en Equateur onze otages, dont Ingrid
Betancourt", a déclaré lundi soir le président équatorien Rafael
Correa, qui a par ailleurs rompu ses relations avec Bogota
(lire encadré).

"Tout a été compromis par des mains guerrières et autoritaires.
Nous ne pouvons écarter que cela ait été une des motivations de
l'incursion colombienne et de l'attaque de la part des ennemis de
la paix", a-t-il ajouté.

Sans contrepartie

Le ministre de l'Intérieur équatorien Gustavo Larrea a précisé
que les libérations des onze otages n'avaient "pas de contrepartie"
et devaient intervenir en mars. "Nous n'avons pas négocié avec les
FARC autre chose que la libération d'Ingrid Betancourt", a-t-il
affirmé, répondant aux accusations de complicité avec la guérilla
formulées lundi par Bogota.



"Tous les contacts avec la guérilla l'ont été pour des motifs
humanitaires conjointement avec la France. Quelqu'un accuse-t-il le
président Nicolas Sarkozy de soutenir les FARC?", s'est-il
interrogé.



A Caracas, le ministre vénézuélien de l'Intérieur Ramon Rodriguez
Chacin a de son côté annoncé qu'Ingrid Betancourt aurait pu
"plusieurs fois" être libérée. Rafael Correa entame mardi une
tournée qui inclura le Brésil et le Venezuela pour obtenir un
soutien international dans la grave crise qui l'oppose à son
voisin.

Colère de la famille

Les proches d'Ingrid Betancourt ont laissé éclater mardi leur
colère contre le président colombien Alavo Uribe après des
informations selon lesquelles l'attaque contre le numéro deux des
Farc, Raul Reyes, a compromis une libération de l'otage
franco-colombienne.



"Je suis horrifié par le comportement du président Uribe qui
sabote en permanence toutes les possibilités qui peuvent permettre
aux otages de revenir", a déclaré Fabrice Delloye, ex-mari de
l'otage et père de ses deux enfants.



ats/afp/hof

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Tensions entre Quito, Caracas et Bogota

L'Equateur a également annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec la Colombie.

Le gouvernement de Quito "rejette énergiquement" les accusations du directeur de la police colombienne, le général Oscar Naranjo, sur les liens entre le gouvernement de Rafael Correa et les FARC.

Dimanche soir, Rafael Correa avait déjà annoncé l'expulsion de l'ambassadeur colombien à Quito et la mobilisation de ses troupes sur sa frontière commune avec la Colombie.

Le Venezuela a aussi rompu ses liens diplomatiques avec la Colombie.

Caracas et Quito accusés par Bogota

Le numéro deux des FARC Raul Reyes a été tué samedi lors d'une incursion de l'armée colombienne dans le nord de l'Equateur, qui a causé la mort de 17 guérilleros.

Lundi, les autorités colombiennes ont accusé l'Equateur et le Venezuela d'entretenir des liens avec la guérilla marxiste et mis en cause le président Correa.

La guérilla détient 39 otages dits "politiques", dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, enlevée il y a six ans et en mauvais état de santé, ainsi que trois Américains. Elle veut les échanger contre 500 guérilleros emprisonnés.