Publié

Un sommet de l'OTAN qui s'annonce tendu

L'administration de G.W.Bush fait face à de nouvelles accusations.
George W. Bush devra faire face à de nombreuses oppositions.
Les dirigeants de l'OTAN se retrouvent mercredi soir à Bucarest pour un sommet de deux jours. La volonté des Etats-Unis de faire entrer l'Ukraine et la Géorgie dans l'organisation sera au coeur du débat.

Ce sommet, qui sera l'occasion du plus grand rassemblement de
l'histoire de l'Alliance atlantique avec près de 60 chefs d'Etat et
de gouvernement auxquels se joindront le secrétaire général de
l'ONU et le président de la Commission européenne, battra par
ailleurs le rappel en faveur de nouveaux efforts en
Afghanistan.

Irritation russe

La Suisse y sera représentée par Pascal Couchepin. De passage
mardi à Kiev, le président américain George W. Bush a annoncé la
couleur: il demandera à ses 25 partenaires d'accorder à la Géorgie
et à l'Ukraine le "Plan d'action en vue de l'adhésion" qui fera
entrer ces deux anciennes républiques soviétiques dans
l'antichambre de l'OTAN.



Mais cet appui ouvert des Etats-Unis, s'il recueillera
l'assentiment de nombreux pays de l'Est aujourd'hui membres de
l'OTAN, risque de se heurter à l'opposition d'une dizaine d'autres,
Allemagne et France en tête, qui jugent cette ouverture à Kiev et
Tbilissi encore prématurée, alors qu'en dehors de l'Alliance
atlantique le puissant voisin russe y est viscéralement
hostile.

La France dit non à Bush

Si la chancelière allemande Angela Merkel avait été la première
le 10 mars à exprimer publiquement ses réticences, le Premier
ministre français François Fillon a confirmé mardi que la France,
contrairement à ce qu'espérait Washington, ne se rallierait pas non
plus à la position américaine.



L'enjeu de ces discussions est d'autant plus important que les 26
chefs d'Etat et de gouvernement de l'OTAN doivent dans la foulée
vendredi, toujours à Bucarest, tenir avec le président russe
Vladimir Poutine un Conseil OTAN-Russie qui s'annonce également
plein de suspense, l'expansion de l'OTAN aux frontières russes
n'étant pas le seul motif de mécontentement de Moscou.

D'autres enjeux capitaux

Quelle que soit l'issue des débats, jugée "imprévisible" par le
secrétaire général de l'OTAN Jaap de Hoop Scheffer, l'Alliance
atlantique devrait s'élargir au moins à deux pays des Balkans, la
Croatie et l'Albanie. Mais un troisième aspirant, la Macédoine, ne
pourra sans doute pas faire son entrée à cause du veto de la
Grèce.Celle-ci ne veut pas entendre parler d'un pays portant un nom
qu'elle estime appartenir à son propre patrimoine.



Sur l'Afghanistan, les 26 chefs d'Etat et de gouvernement sont
décidés à confirmer leur engagement face aux talibans. La France
devrait en particulier confirmer l'envoi de quelques centaines de
soldats supplémentaires.



ats/vd

Publié

Renforts demandés en Afghanistan

Le président américain George W. Bush a appelé mercredi les pays de l'OTAN à envoyer plus de troupes en Afghanistan, en affirmant la nécessité pour l'Alliance de faire de cette mission sa toute première priorité.

Dans un discours à Bucarest avant l'ouverture du sommet de l'OTAN dans la soirée, M. Bush a invoqué la décision américaine d'envoyer plus de 3.000 Marines supplémentaires en Afghanistan ainsi que celle annoncée par la France de renforcer sa présence.

"Nous demandons à d'autres pays de fournir également des forces supplémentaires", a-t-il dit. "La menace terroriste est réelle, elle est meurtrière, et vaincre cet ennemi est la toute première priorité" de l'OTAN, a-t-il dit. "Notre alliance doit rester déterminée et mener à bien ce combat", a-t-il dit.

Presse russe optimiste

La presse russe a estimé qu'il n'y aurait pas d'"affrontement politique" entre l'Otan et le président russe Vladimir Poutine.

"Il n'y aura pas d'affrontement politique", a estimé le quotidien officiel Rossiïskaïa Gazeta. La Russie attend "du sommet de l'OTAN à Bucarest un dialogue sérieux", a déclaré le représentant russe auprès de l'Alliance atlantique Dmitri Rogozine, cité par le journal.

Cette idée est partagée par le quotidien Vremia Novosteï, selon lequel "il est évident que le discours de M. Poutine à Bucarest ne sera pas de nature conflictuelle".