Estimant que la Géorgie et l'Ukraine n'étaient pas mûres, Paris
et Berlin ont posé leur veto à cette initiative. Elle aurait
constitué une première étape vers l'adhésion souhaitée par les
Etats-Unis et les pays de l'Est.
Les ministres français et allemand, qui emmènent un groupe
d'environ dix pays, se sont toutefois dits prêts à entamer avec
Kiev et Tbilissi un dialogue intensifié pour les préparer à
l'adhésion, a indiqué un diplomate à l'issue d'un souper des 26
chefs d'Etat et de gouvernement de l'Alliance.
Auparavant, le président américain George W. Bush avait pressé ses
alliés d'accueillir les deux pays dans le Plan d'action en vue de
l'adhésion (MAP), ultime étape, sans garantie, avant une entrée à
terme dans l'alliance.
Fermeté allemande
Avant l'ouverture du sommet, la chancelière allemande Angela
Merkel avait fermement réitéré son opposition à la proposition
américaine. Mardi, le premier ministre français François Fillon
avait lui aussi clairement signifié la désapprobation de la France,
au nom de «l'équilibre des rapports de puissance en Europe et entre
l'Europe et la Russie».
La Russie est farouchement opposée à toute extension de l'OTAN
encore un peu plus à l'Est. En revanche, les 26 dirigeants de
l'OTAN sont convenus d'inviter la Croatie et l'Albanie à entamer
des négociations d'adhésion, a déclaré le ministre espagnol des
Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos. Les invitations seront
officiellement lancées vendredi.
Veto grec pour la Macédoine
Mais un troisième aspirant, la Macédoine, ne sera pas invitée à
cause du veto de la Grèce, qui ne veut pas entendre parler d'un
pays portant un nom qu'elle estime appartenir à son propre
patrimoine.
Réunis dans un gigantesque palais, symbole de la folie des
grandeurs du défunt dictateur communiste Nicolae Ceausescu, les
dirigeants de l'OTAN devaient aussi négocier sur un élargissement
immédiat à plusieurs pays des Balkans.
George W. Bush a également mis le doigt sur les différends au sein
de l'OTAN à propos le partage des tâches dans la lutte contre les
talibans en Afghanistan, où les combats dans certains secteurs,
comme le Sud et l'Est, sont plus intenses.
Il a réclamé à ses alliés d'envoyer davantage de troupes dans ce
pays toujours instable malgré le renversement du régime taliban fin
2001 et la présence de quelques 62'000 soldats étrangers, dont
47'00 dirigés par l'OTAN. La France, notamment, a décidé d'envoyer
quelques centaines de soldats supplémentaires sans préciser dans
quelle zone elle les enverrait.
agences/tac
Oui à l'Albanie et la Croatie
Les pays de l'Otan sont convenus en revanche d'inviter l'Albanie et la Croatie à adhérer à l'Alliance atlantique.
"On peut dire sans risque de se tromper qu'il y a un consensus sur l'invitation à deux des trois pays" candidats à ouvrir les négociations d'adhésion, a déclaré le porte-parole de l'Otan, James Appathurai à l'issue d'un dîner des chefs d'Etat et de gouvernement des 26 pays de l'Otan en ouverture du sommet de trois jours à Bucarest.
"L'unanimité s'est aussi faite au sein de l'alliance sur le fait que le troisième pays, l'Ancienne République yougoslave de Macédoine, devait dès que possible se voir offrir la possibilité de commencer les négociations d'adhésion", a précisé M. Appathurai.
En nommant ainsi le pays momentanément recalé, il a implicitement confirmé que les deux autres pays des Balkans candidats et jugés aptes à entrer, la Croatie et l'Albanie, étaient admis à entrer dans l'Otan et à en devenir les 27e et 28e Etats-membres.
Renfort français de 800 hommes en Afghanistan
La France va envoyer un bataillon de soldats supplémentaire, soit 800 hommes, dans l'est de l'Afghanistan, a annoncé mercredi soir le porte-parole de l'OTAN.
Les Français "ont fait cette offre pour l'est du pays et les Etats-Unis ont accepté de proposer d'envoyer des troupes dans le Sud", "satisfaisant ainsi aux conditions posées par le Canada" pour le maintien jusqu'à 2011 de son propre contingent de 2500 hommes dans cette région très exposée aux attaques des talibans, a-t-il ajouté.
Le contingent français, essentiellement basé à Kaboul, est actuellement d'environ 1700 soldats.
Avec cette nouvelle contribution, la France devrait soulager la tension perceptible au sein de l'OTAN en raison des pressions exercées par Washington et Londres sur des alliés européens, dont l'Allemagne et l'Italie, pour qu'ils dépêchent des soldats dans les régions où les talibans multiplient les attaques et les attentats.