"Cet accord est la seule manière d'éviter que l'Iran ne devienne une puissance nucléaire", a-t-il affirmé. Josep Borrell n'a pas précisé la date exacte de la réunion ministérielle ni le lieu de la rencontre.
Le contexte s'est tendu après le retrait des Etats-Unis de l'accord conclu en 2015 avec Téhéran et l'imposition de sanctions économiques par le président sortant Donald Trump. L'Iran a répliqué en s'affranchissant de ses obligations, notamment sur la limitation d'uranium enrichi.
L'assassinat d'un physicien nucléaire, Mohsen Fakhrizadeh, a compliqué la situation, car le Parlement iranien a demandé au gouvernement de mettre un terme aux inspections de son programme atomique par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et de "produire et de stocker au moins 120 kilogrammes par an d'uranium enrichi à 20%" en isotope 235 "pour les besoins pacifiques de l'industrie nationale".
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Un accord qui date de 2015
L'accord sur le nucléaire iranien, notamment négocié à Genève et Lausanne, avait permis en 2015 de désamorcer les tensions entre l'Iran et les grandes puissances inquiètes de ses ambitions nucléaires. L'accord permet aux Iraniens de poursuivre un programme nucléaire civil mais limite la quantité et la qualité d'uranium enrichi qu'ils peuvent produire, pour les empêcher de développer une arme nucléaire. Ils doivent se soumettre à des inspections.
En échange, l'Iran obtient la levée des principales sanctions économiques.
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Un accord difficile à ressusciter
Cet accord sera difficile à ressusciter. La production iranienne d'uranium dépasse désormais les limites admises et la frange dure du régime de Téhéran a le vent en poupe. Sans compter Israël qui s'oppose à cet accord et qui peut compter sur ses alliés, l'Arabie saoudite, les pays du Golfe et les Etats-Unis, en tout cas pendant que Donald Trump est encore président.
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La récente rencontre secrète en Arabie saoudite entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le secrétaire d'Etat américain Mike Pence montre à quel point ces pays forment un front commun.
Ce qui devrait rendre la tâche très difficile au futur président Joe Biden qui a affirmé au New York Times vouloir engager rapidement de nouvelles négociations avec l'Iran, "en consultation" avec les alliés de Washington, mais uniquement après le retour des Etats-Unis dans l'accord sur le nucléaire iranien que Donald Trump a quitté.
agences/lan