Cette nouvelle crise s'accompagne d'une guerre de mots entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Benny Gantz, censé être son principal partenaire au sein de la coalition.
Accusant le gouvernement de Benjamin Netanyahu d'être le "pire de l'histoire d'Israël" et de ne pas avoir su gérer la crise du coronavirus, le chef de l'opposition Yaïr Lapid a demandé la tenue d'un vote pour dissoudre la Knesset.
La motion a obtenu 61 votes favorables, y compris celui de Benny Gantz, qui avait dès mardi accusé le Premier ministre de servir ses intérêts plutôt que ceux du pays. 54 députés ont voté contre.
Supercherie et mensonges
S'exprimant quelques heures après le vote, Benjamin Netanyahu a appelé lors d'une conférence de presse Benny Gantz à "freiner la descente vers des élections, à cesser ses attaques féroces et à changer de comportement. Il n'est pas trop tard".
"Le pays ne peut pas être entraîné dans des élections alors que nous devons nous concentrer sur la lutte contre le coronavirus", a-t-il ajouté.
Benny Gantz a aussitôt réagi dans un communiqué: "votre campagne de supercherie et de mensonges est finie. Le dommage infligé au peuple de ce pays (...) suggère que vous avez perdu la tête".
Les deux dirigeants s'opposent entre autres sur le budget 2020, qui n'a toujours pas été adopté, laissant le pays sans cadre financier clair, et celui de 2021.
Un gouvernement d'union et d'urgence
En avril dernier et après trois élections ayant placé au coude-à-coude Benjamin Netanyahu, le plus pérenne des chefs de gouvernement de l'histoire d'Israël, et Benny Gantz, ex-chef de l'armée, les deux hommes avaient convenu de forger un gouvernement d'union et d'urgence.
L'accord prévoyait une rotation au poste de chef de gouvernement, à commencer par Benjamin Netanyahu. Son objectif annoncé était de mettre fin à la plus longue crise politique de l'histoire d'Israël et assurer que le pays sorte le plus indemne possible de la pandémie de Covid-19.
Mais le vote à la Knesset témoigne d'emblée des limites du mariage de raison entre Benjamin Netanyahu et Benny Gantz. La motion peut désormais être débattue en commission parlementaire, ouvrant la voie à une dissolution de la Chambre et à la convocation de nouvelles élections, qui seraient les quatrièmes en moins de deux ans.
afp/boi